Lors d’un long entretien accordé à La Provence, Jean-Louis Gasset a relaté ce qu’il vivait au quotidien à Marseille. L’OM est omniprésent : « Ici, les choses ont pris une autre ampleur. Je suis rentré une fois chez moi, je m’en suis aperçu. J’ai travaillé dans d’autres clubs pourtant, j’ai fait quelque chose à Montpellier. Mais Marseille, pfff… Incroyable. L’Olympique de Marseille (il insiste sur chaque syllabe). Je vais faire des courses avec ma mère, une femme m’arrête. Avant, on regardait, j’entendais des « tu as vu qui c’est ? ». Là, il faut dire un mot, immortaliser le moment. C’est plus fort que tout ce que j’ai connu. C’est pour ça que je suis venu. En tant qu’adversaire, je sentais que c’était spécial. Mais ces soirées-là (au Vélodrome), le bateau tangue, les gens t’amènent à te surpasser, ils te font voler. Tu as envie de leur faire plaisir. Le nombre de petits qui, dimanche, m’ont dit qu’il fallait gagner jeudi… J’entends ça depuis quarante ans. Mais là, ces enfants avaient les larmes aux yeux. »
« Tu vas manger au restaurant, on te dit « jeudi » »
Tout le monde est focalisé sur la coupe d’Europe, seule éclaircie dans une saison bien terne : « On n’y est pas encore. Mais tout le monde n’a qu’un mot à la bouche : jeudi. C’est incroyable. Tu vas manger au restaurant, on te dit « jeudi ». On fait une photo, on te dit « jeudi ». Contre Villarreal, les joueurs se sont multipliés, ils ont senti l’attente. Il y avait de l’agressivité. Il fallait que l’on soit à la hauteur, dans le même état d’esprit que les supporters. Se dire : « Ce soir, il ne nous arrive rien, on le fait, on en est capable, car on l’a déjà fait ». Il faut l’ancrer dans l’esprit des gens. C’est un moment crucial de la saison, on peut gommer beaucoup de choses parce qu’on donnera beaucoup d’espoirs », a-t-il poursuivi.
Le public ne s’y trompe pas : l’OM jouera gros face à Benfica, au Vélodrome, en Ligue Europa. Il s’agit du seul moyen de sauver la saison.