La première rencontre a été tendue, à Auxerre, où il évoluait alors : « J’avais fait un match exceptionnel, ce jour-là. Bon j’avais mis quelques coups hein ! (il rit). Je rentre dans le tunnel pour aller au vestiaires et là, je sens quelqu’un arriver par der-derrière et me mettre un coup d’épaule, c’était lui ! Il me lance : « Tu fais le cador, t’es de Romainville, mais fais gaffe, moi je suis de Paris ! » La deuxième est liée à son transfert, alors que le défenseur discutait avec le Racing et le PSG : « Gérard Bourgoin me dit : « Tu dois écouter Tapie aussi ! » Marseille n’était pas du tout dans mon esprit, mais je prends rendez-vous malgré tout. Je me déplace à ses bureaux, rue de Friedland, et là, il me fait attendre pendant une heure. Au bout d’un moment, je me dis : « Mais il me prend pour un con en fait ! Je me casse ! » Je me lève, Noëlle Bellone, sa secrétaire générale, me supplie de rester et il apparaît. J’entre dans son bureau, il ne ferme même pas la porte et me dit : « Tu n’es pas beau à voir jouer, tu n’as pas une belle relance, tu n’es pas armé pour Marseille… » « OK, ça commence bien », je pense. Puis, il m’explique que ses joueurs, en l’occurrence Jean-Pierre Papin, lui ont dit que pour être champions d’Europe, il fallait recruter Boli. Et il ajoute : « Si tu as des couilles, si tu as des ambitions, tu signes à l’OM ! » Cela a été le déclic. »
« Quand ils sont venus pour tout lui prendre, j’étais là »
L’ancien défenseur avait le sentiment d’avoir une relation particulière avec le boss : « Ces derniers temps, on se voyait régulièrement. On se parlait souvent, je ne sais pas si on peut dire qu’on était devenus intimes, mais il y avait le feeling entre nous. J’avais un lien à vis avec lui. Quand ils sont venus rue des Saint-Pères pour tout lui prendre, j’étais là, il n’y avait plus que le canapé vert au fond du salon, quand il était à la Santé, j’y suis allé aussi, comme Abedi (Pelé). Et on n’est pas nombreux à être allés le voir en taule. C’est aussi la première fois qu’il m’a dit : « Tu dois revenir à l’OM ! » Je n’y suis revenu que des années plus tard grâce à Vincent Labrune sans vraiment savoir s’il en avait discuté avec Tapie. »
Pour rappel, Basile Boli a défendu les couleurs de l’OM entre 1990 et 1994.