Vincent Labrune avait mis en place toute une stratégie pour obtenir le milliard. Mais rien n’a marché comme il le souhaitait. Beaucoup le lui reprochent : « L’élément le plus marquant, c’était la capitulation, c’est : ‘OK, ça ne vaut que 500 après avoir, pendant des années, dit que ça valait beaucoup plus, un milliard, avoir séduit CVC en présentant un business plan qui démarrait à un milliard et qui terminait à 1,4 voire 1,6 milliard sur une durée de cinq ans’. La capitulation est là, c’est ‘je me suis trompé, ça ne vaut que 500’. Si on n’est pas dans une situation d’échec là, il faut m’expliquer. On n’est pas sur une petite réduction, on est à 500… À cela s’ajoute ce qu’on va défalquer (ce que les clubs français devront reverser à CVC) : 20 % dans un premier temps, puis 13. Ça fait une série de mensonges qui commence à devenir assez gênante », a confié Daniel Riolo sur RMC Sport.
Riolo a dénoncé les procédés de l’ancien président de l’OM : « Quand il est arrivé à la tête de la LFP, Labrune a fait ce qu’il fait tout le temps, c’est « acheter » des journalistes, leur donner rendez-vous. J’avais également été convié à ces petits-dej. Il a ses journalistes qui écrivent des articles. On a lu des papiers dithyrambiques c’est « un formidable joueur de poker », « c’est un séducteur ». Acteurs, auteurs, artistes, gens de la TV au soutien et ça a marché parce qu’une tonne de présidents mange dans sa main. Caillot, Féry, Nicollin… Lui mange dans celle de Nasser mais il a fallu qu’il le séduise Nasser. Il nous a vendus les GAFA, ‘c’est formidable, les GAFA vont venir, Apple, Netflix viendront’. Il a pris Amazon en vendant ça une bouchée de pain. »
« Ils se sont tous faits enfumer »
Le journaliste considère que Labrune doit désormais démissionner : « L’embrouille avec Canal avait débuté avant qu’il arrive mais il a mis le dernier coup de couteau avec une condescendance… Il nous a montés CVC en verrouillant absolument tout, en se mettant boss de la société commerciale. Il les (les présidents) a convaincus à l’unanimité. (…) Ils se sont tous faits enfumer, sur les droits des TV, des business de la Ligue. Même Aulas. » Les présidents de Ligue 1 paraissent ouvrir les yeux : « Là maintenant, on se rend compte qu’il a peut-être un problème. Je suis de l’avis qu’il faut qu’il s’en aille parce qu’avec autant d’échecs, tu ne peux pas rester. Il faisait tout reposer sur la réussite de cet appel d’offres qui devait être la chose structurante pour rester à la tête de la Ligue pendant 20 ans. Au final, il n’y a rien. Je vous dis aujourd’hui : s’il part, le foot français peut être sauvé. S’il part, Canal revient s’asseoir à la table des négociations », a-t-il ajouté.
Pour rappel, Vincent Labrune a été élu président de la LFP en septembre 2020. Il avait notamment battu Michel Denisot, qui faisait pourtant office de favori.