Le Sénat étudie actuellement l’étonnant accord passé par la Ligue 1 avec CVC. Pour résumer, les clubs français ont lâché 13 % de leur société commerciale en échange de 1,5 milliard d’euros. Un deal qui privera sur le long terme les clubs français d’une grosse partie de leurs revenus. Mais le malaise s’est révélé être ailleurs, lors de l’audition. CVC a en effet paru surpris de voir qu’une partie du salaire de Vincent Labrune comme président de la LFP était refacturé à la société commerciale dont il est aussi le président. « Nous prenons connaissance de ce document », a lancé Jean-Christophe Germani, qui représentait le fonds d’investissement. Le salaire de VLB aurait ainsi été multiplié par trois, passant de 400 000 euros annuels à 1,2 million d’euros.
« Tout le monde a découvert jeudi après-midi qu’une partie des sommes générées est reversée dans la poche de Vincent Labrune »
L’économiste Pierre Rondeau a tenté d’expliquer la situation dans l’After : « CVC a récupéré 13 % des parts pour 1,5 milliard d’une entité qui était initialement une délégation de service public. CVC a donné de l’argent et demande de récupérer de l’argent au nom de la société commerciale, de LFP Media. On se dirait que l’argent récolté permettrait de soutenir les clubs et le développement du foot français. CVC le penserait aussi et tout le monde a découvert jeudi après-midi qu’une partie des sommes générées est reversée dans la poche de Vincent Labrune… »
Au-delà de la répartition qui paraît étonnante et défavorable à l’OM, cet accord paraît poser de graves problèmes de transparence. Plusieurs dirigeants de clubs français ont encore défendu le deal avec CVC lors de l’audience. Mais il est difficile de comprendre comment il a pu être pris avec autant de légèreté. En Espagne, par exemple, le montant du versement de CVC était d’environ 2 milliards d’euros, mais surtout il était limité dans le temps (50 ans). Et cette date butoir fait vraiment toute la différence…