Linette se défend face à Labrune et réclame plus de transparence

Cyril Linette © Icon Sport

Après intervention de la ministre, Cyril Linette participera bien à l’élection pour la présidence de la LFP. L’ancien directeur général de L’Équipe a répondu à Vincent Labrune, qui a affirmé qu’il cherchait un emploi.

L’élection pour la présidence de la LFP met en lumière un environnement opaque, où tout paraît fait pour réélire le président sortant. Cyril Linette, qui s’est battu jusqu’à interpeller la ministre des Sports pour défendre sa candidature, s’est longuement exprimé dans L’Équipe. Il a notamment répondu à Vincent Labrune, qui a affirmé que l’ancien journaliste cherchait un emploi.

Cyril Linette a refusé de juger la prestation du président sortant. Mais il a émis quelques doutes sur ses prévisions : « C’est trop facile de juger le travail des autres quand on n’a pas été en charge. Des étapes ont été manquées quand une première offre de DAZN (à 500 millions pour toute la L1) a été refusée, mais ce n’est pas le sujet. Même s’il a bâti un plan d’affaires sur des droits à 1 milliard censé monter à 1,53 milliard puis 1,8 milliard dans les années qui viennent… Ce que je ne comprends pas, car cela ne correspond pas à une étude approfondie sur les droits sportifs. »

Il a notamment évoqué l’achat d’un immeuble à 127 millions d’euros, fin 2023 : « Acheter un immeuble de ce prix, de ce standing, je ne suis pas certain que cela était vraiment une priorité. Et pour l’avoir déjà vécu au PMU, il y a parfois un emballement sur ces sujets qui me paraissent déraisonnables. Après, je ne connais pas les conditions de l’acte. Je ne vais pas dire de bêtises là-dessus. Dans ces 100 jours, la Ligue doit se poser la question de son train de vie. Il faut très vite trouver des solutions de trésorerie pour les clubs. Il y a du public et des choses à négocier avec l’État (charges, Urssaf), comme à l’époque du Covid, et du privé, de l’ordre des prêts, pour permettre aux clubs de passer le cap de la baisse de leurs recettes et le dividende de CVC. »

« J’ai du mal à comprendre que ce milliard et demi ait déjà été englouti »

Il a aussi évoqué l’accord de CVC, et la relation avec le fonds qui s’est détériorée : « CVC a été très mécontent du résultat de l’appel d’offres mais aussi du process, de ne pas avoir été informé. Il faut recréer une relation saine avec CVC, que je connais très bien de mon époque au PMU. Ce sont des financiers. Quand un fonds prend des parts dans une société et que les résultats sont moins bons que prévu, c’est au détriment de la société, pas du fonds. Que renégocier avec CVC ? La durée du contrat qui est à vie ? Non, je ne crois pas que cela soit possible. Dans “fonds d’investissement”, je vois “investissement” et malheureusement, le 1,5 milliard n’a pas été fléché dans des investissements. C’est extrêmement regrettable, j’ai du mal à comprendre que ce soit passé, que ce milliard et demi ait déjà été englouti. Quand on a le projet de lancer une chaîne, ou plutôt une plateforme de la Ligue, cela aurait été une bonne idée d’avoir gardé de l’argent. Mais aujourd’hui, il n’y a plus d’argent, c’est invraisemblable », a-t-il poursuivi.

Les membres du CA trancheront le 10 septembre. À moins que la ministre des Sports ne s’en mêle. Certains soutiens au président sortant ont en effet de quoi interpeller.

Un article lu 1406 fois