Dans les colonnes de La Provence, Jean-Pierre Papin a expliqué sa situation comme entraîneur de la réserve phocéenne. L’ancien attaquant a d’abord assuré qu’il n’avait aucun problème avec Roberto De Zerbi : « Quand je voyais le coach, on se faisait la bise, c’était hyper respectueux, on discutait de foot et d’autres sujets, de nos carrières. Et quand il avait un truc à me dire sur un joueur, il me le disait. Il n’y a jamais eu le moindre faux pas, la moindre anicroche. Jamais. » JPP a néanmoins un problème, qu’il résume à « une histoire d’hommes », « ça ne va pas plus loin ».
Sans le citer, Papin a confirmé avoir un souci avec Ali Zarrak, responsable du groupe Pro 2 (la réserve) et annoncé proche de Medhi Benatia : « Je suis coach et je ne peux pas accepter que cette personne-là choisisse mes cinq remplaçants. C’est inacceptable. (…) J’ai eu des discussions avec cette personne, je pensais que ça irait mieux, mais ce n’est pas le cas. À un moment, ça clashe. »
« Former des joueurs et terminer premier, ce n’est pas incompatible »
Zarrak donnerait des consignes qui ne sont pas de son ressort : « On a un groupe de 22 joueurs, 16 possibles en N3 + 6 potentiels qui sont dans le groupe Pro 1 et qui peuvent descendre avec nous. À chaque fois qu’ils l’ont fait, qu’on m’a demandé un temps de jeu spécifique, j’ai appliqué les consignes. Toujours. La personne qui dit le contraire ment. Le problème, c’est que tout est cloisonné. La Pro 1 ne peut pas venir en Pro 2 sans passer par cette personne, et moi je ne peux pas aller voir la Pro 1 sans passer par lui. Excusez-moi, mais je ne dois avoir besoin de personne pour aller voir un entraîneur. »
JPP a assuré qu’il n’avait « aucun souci avec la direction de l’OM ». Son problème, c’est que « tout le monde dit que le problème va être géré », mais qu’ « il ne se passe rien ». Papin demande donc des solutions. Il s’agace lorsqu’on lui dit qu’il n’est pas là pour « terminer premier avec la réserve », mais plutôt pour « former des joueurs » : « Je suis un compétiteur et je pense qu’on peut faire les deux, former des joueurs et terminer premier. Ce n’est pas incompatible. Surtout qu’on peut encore monter d’un étage, en National 2. (…) C’est aussi important pour moi. Je suis dédié à ma tâche pour former des joueurs, et je suis heureux de voir les progrès des jeunes, mais on est premier et il y a un coup à jouer. Après, un entraîneur ne peut pas tout accepter, surtout quand ça vient d’une personne qui a très peu d’expérience de ce côté-là. »
« Une moto avec deux mecs dessus s’est arrêtée et ils m’ont demandé de me casser d’ici »
Papin confirme enfin qu’il a été touché par le fait que l’OM ait fait appel à Jean-Louis Gasset plutôt qu’à lui : « J’ai peut-être été touché, oui, mais c’est de l’ambition. » Il rappelle qu’il a assisté à l’altercation entre Ali Zarrak et Chancel Mbemba : « Oui, j’étais là. Mais surtout, ce qu’il faut savoir, c’est que depuis trois semaines, je vis avec trois voitures de sécurité devant chez moi et c’est insupportable à vivre. (…) Un jour, une moto avec deux mecs dessus s’est arrêtée et ils m’ont demandé de me casser d’ici. » JPP ne peut pas confirmer que ça ait un lien : « Je ne sais pas, je ne me permettrais pas de le dire ni de le penser. Je n’en sais rien. Mettez-vous à ma place, quand je lis que je ne respecte pas les demandes du club et que je vis ce que je suis en train de vivre, c’est compliqué… (…) La direction est au courant de tout, elle m’a aidé, a mis à ma disposition le service de sécurité, il n’y a aucun problème. Mais ça ne peut plus durer. Je ne peux pas vivre comme ça toute ma vie. »
Papin a l’impression qu’on sabote ce qu’il a construit : « Si c’est soit Zarrak part, soit moi ? C’est dans cet esprit qu’il faut voir les choses. Moi, j’aimerais finir ma saison, on a construit un truc magnifique avec les gamins, on aime jouer ensemble, se retrouver, faire les déplacements. Et ça n’a pas de prix. J’ai l’impression qu’on essaie de foutre ça en l’air, et c’est très difficile à gérer. Je voulais faire cette mise au point car j’ai l’impression que ça devient presque de ma faute. »
Ali Zarrak n’a quant à lui pas souhaité répondre à JPP. Le témoignage de Jean-Pierre Papin, légende du club, est touchant. Il donne toutefois l’impression que l’ancien Ballon d’Or a du mal à se cantonner à sa fonction de formateur. Il est difficile de comprendre pourquoi une affaire comme celle-ci, qui concerne en outre l’équipe réserve, fait la une des journaux.