« La commission de discipline de la LFP était attendue dans ces quatre domaines, et elle a failli dans la plupart, ne montrant ni beaucoup de courage ni beaucoup de vision. Elle a préféré considérer que tout le monde était un tout petit peu coupable, sauf Pablo Fernandez, au sujet duquel il n’y avait aucun doute : il était le moins connu, et donc le plus facile à suspendre longuement », a estimé le journaliste, dans les colonnes de L’Équipe.
« Comment gérer ce précédent quand des supporters visiteurs menés au score chercheront le chaos ? »
Il regrette le manque de poigne de l’équipe de Sébastien Deneux : « La commission n’a pas réellement puni les clubs ni appliqué son règlement. Sa réponse à l’envahissement du terrain est de laisser à Nice une chance de prendre deux points au lieu de trois dans son match contre l’OM. Sa réponse au refus de reprendre le jeu de l’OM, ce que le règlement punit, est de lui donner quatre-vingt-dix minutes pour prendre trois points en partant de 0-0, au lieu d’un quart d’heure en étant mené 0-1. »
Il considère que la commission n’a pas fait passer un message suffisamment clair : « Dans cette série de demi-mesures qui donnent une impression de faiblesse, ou de renoncement, la commission de discipline a pris des risques considérables pour l’avenir. Elle a laissé, mercredi soir, trop de portes ouvertes. Trois matches à huis clos dont un délocalisé pour Nice : c’est cela frapper fort ? Payet quasi blanchi pour son double jet de projectile dans le public, au prétexte que sa réaction serait compréhensible face à la douleur : c’est autorisé si l’objet initialement reçu fait très mal, mais s’il fait un peu mal seulement, le joueur sera puni pour le même geste ? Même chose pour le refus de reprendre le match quand on est mené au score : où placer le curseur face au sentiment d’insécurité, et comment gérer ce précédent quand des supporters visiteurs menés au score chercheront le chaos ? »
Et de conclure : « Il fallait annoncer à la France du football que ce qui s’était passé était inacceptable et ne devait jamais se reproduire. La commission de discipline a préféré faire savoir qu’elle comprenait équitablement les victimes et les coupables. Elle a cherché un verdict vaguement populaire. Mais ce n’est pas ainsi qu’on maintient les valeurs d’une compétition, et que l’on restaure une image que cette soirée-là, dans toute l’Europe, avait gravement abîmée. »
Au regard des sanctions, on en oublierait presque que la Ligue 1 est passée très proche d’un drame. Que les événements survenus à Nice figurent parmi les plus graves depuis le début des années 2000. La commission de la discipline a une nouvelle fois déçu.