« On comprend l’idée de la commission de vouloir faire rejouer ce match compte tenu du caractère exceptionnel qui a entouré cette rencontre. Mais je note que ce n’est pas tout à fait de la jurisprudence. A trois reprises, l’équipe visiteuse a été donnée vainqueur sur tapis vert. Ce qui est sûr, c’est que la commission a probablement tenu compte du score du match. Nous on pense que face à la violence commise ce soir-là, la commission se devait d’être plus sévère sur ce point pour que ça ne se reproduise pas. La décision est importante, mais elle manque selon nous d’exemplarité pour le football français et l’avenir. Je n’irais pas sur la question des points en moins pour Nice, mais sur la jurisprudence et sur match gagné pour Marseille. Bastia-Lyon, Metz-Lyon et même Nantes-Toulouse : l’équipe visiteuse avait été donnée vainqueur », a lancé le directeur de la communication de l’OM, hier soir.
« Les joueurs sont victimes des violences commises »
Il est également en colère contre la sanction prononcée contre Alvaro Gonzalez et Dimitri Payet : « La décision est très sévère à l’encontre d’Alvaro, je ne comprends pas. On décidera en début de semaine prochaine s’il convient de faire appel. Nous n’avons pas les écrits et les motivations de la commission. Cette sanction reste choquante. C’est aussi sévère pour Payet. Ils sont victimes des violences commises. Cela a été dit à plusieurs reprises lors des débats aujourd’hui. Concernant l’arbitre, il a été d’une grande tenue lors des débats, il n’a pas varié de sa ligne conduite qui a été de dire que le match n’aurait jamais dû reprendre. Il a eu par deux fois des messages du délégué de la Ligue qui lui a demandé de reprendre. C’est important de bien intégrer que l’arbitre est le seul maître du terrain et qu’il a toujours considéré que le match ne devait pas reprendre », a-t-il poursuivi.
Jacques Cardoze en a remis une couche, sur RMC, un peu plus tard : « C’est une décision politique, en demi-teinte et une décision qui à mon sens n’est pas à la hauteur de l’exemplarité qu’elle aurait dû donner au football français, a-t-il expliqué. On a vu des saluts nazis dans cette tribune, on a vu 150 personnes envahir le terrain, 74 projectiles envoyés en 74 minutes, et finalement on s’attache à ce qu’il se passe à la 75e minute en sanctionnant Dimitri Payet et Alvaro, considérés comme fauteurs de troubles d’une certaine façon. C’est oublier ce qu’il s’est passé durant les 74 minutes avant cela, et moi cela me choque beaucoup, parce qu’il n’y a pas d’exemplarité pour le foot français. Trois matchs de suspension (de huis clos à l’Allianz Riviera, NDLR) dont un déjà purgé, un autre qui s’agit de Nice-OM et qui ne sera pas rejoué à Nice : finalement il ne reste qu’un seul match à huis clos pour Nice, et ça me choque, encore une fois. C’était l’occasion de dire stop à la violence, de dire ‘ce n’est pas possible’, et j’ai l’impression qu’on banalise la violence. J’en parlais avec Dimitri Payet hier, il a reçu 25 bouteilles durant le match. Quel homme peut supporter ça sans aucune réaction? »
« Aucun joueur niçois n’est sanctionné, ni monsieur Galtier qui avait porté un coup »
« Aussi, le match de suspension (avec sursis) du meneur marseillais, et les deux matchs fermes pour Alvaro, ne passent pas. « Ce qui nous dérange le plus c’est que ce sont deux joueurs marseillais sanctionnés, aucun joueur niçois, ni monsieur Galtier qui avait porté un coup. Mettez-vous à la place d’un jeune ado qui voit tout ça, et qui se dit ‘ben finalement des incidents de jeu, une tribune qui déborde, des saluts nazis, ce n’est pas si grave, ce n’est qu’un match ferme, qu’un point en moins pour mon équipe’. Et derrière deux joueurs marseillais punis pour rééquilibrer. Mais la justice, ce n’est pas de la politique, ce n’est pas rééquilibrer les choses », a-t-il ajouté.
La différence de traitement entre Christophe Galtier, Jean-Clair Todibo et Justin Kluivert, et Alvaro Gonzalez, Dimitri Payet et Pablo Fernandez est flagrante. Quant à l’OGCN, il ne paye pas cher l’un des événements les plus graves survenus depuis le début des années 2000.