20 ans déjà que Raymond Goethals nous a quittés. Dans La Provence, Jean-Pierre Bernès s’est remémoré ses passages à Marseille : « Il était très fort tactiquement. Tout le monde disait qu’il rigolait… C’est vrai que, de temps en temps, il ne prononçait pas bien les noms des joueurs, il y a toujours eu des gags sur lui avec sa Belga… Mais tactiquement… Je me souviens comment on a préparé la finale OM-Milan. Je me revois encore dans mon bureau avec le paperboard, les photos des Milanais. On était assis et on passait des heures. Juste avant la finale, on était allés voir Milan-Naples, 5-0. Je le vois encore raconter l’histoire du retour : on avait demandé des biscuits dans l’avion tellement on était nerveux. Il a réussi à bien faire vivre le groupe. Il y avait de grosses personnalités. Pour faire vivre un tel groupe, il fallait un bon chef d’orchestre. C’est vrai qu’il était aidé par Bernard et moi. Nous étions très intrusifs, il n’était pas seul dans la nature. Il savait comment il fallait travailler avec nous. Pour un entraîneur, se taper Tapie et Bernès au quotidien, ce n’est pas facile », a confié l’actuel agent de joueurs.
« Raymond a aussi su gérer Bernard »
Jean-Pierre Bernès se rappelle de son rapport avec les joueurs : « Il y avait beaucoup de respect et d’exigence. Les joueurs, comme l’entraîneur et le staff, avaient compris comment on travaillait. On n’allait pas rigoler, mais, attention, ce n’était pas l’armée. Tout le monde était heureux. Il y avait une exigence qui était nécessaire, indispensable. Tout part du président. En principe, quand vous avez un grand président, vous êtes bons jusqu’en bas. On avait la chance d’avoir Tapie. Raymond a aussi su gérer Bernard. Au milieu, je me suis régalé », a-t-il poursuivi.
Raymond Goethals est passé sur le banc de l’OM entre janvier et juin 1991, novembre 1991 et juin 1992, puis novembre 1992 et juin 1993. Il a dirigé l’OM à 90 reprises, pour 56 succès, 23 matchs nuls et 11 défaites. Il a remporté trois titres de champion de France et la fameuse Ligue des Champions 1993.