Fernandez raconte le 7-0 de Goethals contre Lyon

Jean Fernandez, OM © Icon Sport

Jean Fernandez a été adjoint de Raymond Goethals, avant de prendre les rênes de l’équipe première olympienne. Il se rappelle avoir beaucoup appris auprès du technicien belge.

Quelques années après avoir été joueur de l’OM (1975-1980), Jean Fernandez est retourné à l’OM (1991) pour y tenir la fonction d’entraîneur adjoint. Le natif de Mostaganem (Algérie) a tour à tour assisté Raymond Goethals, Tomislav Ivic et Franz Beckenbauer, avant d’entraîner à son tour le club phocéen (1992, puis 2005-2006).

Interrogé par La Provence, Fernandez s’est souvenu du rapport qu’il entretenait avec Goethals. Les deux hommes passaient la plus grande partie de leur journée ensemble : « On partait à l’entraînement, c’était moi le chauffeur. On allait au stade, on revenait à l’hôtel, on mangeait ensemble, on repartait pour la deuxième séance, etc. Petit-déjeuner, déjeuner et dîner : on était tout le temps ensemble. » Il se souvient s’être retrouvé « comme un élève face à un professeur », notant « après coup » tout ce qu’il lui disait.

« On a gagné 7-0… »

Jean Fernandez s’est remémoré une anecdote : « Un soir, à l’hôtel, on mangeait une soupe. Il me dit d’aller chercher une feuille de papier et un crayon. Là, il pousse son assiette, je vois encore l’image. Et il commence : ‘Voilà comment on va jouer…’ Un moment extraordinaire. ‘On va commencer par mettre trois défenseurs dans l’axe.’ Je lui demande s’il est fou… (rires). Une ligne de cinq derrière à Marseille, alors qu’ici c’est le football offensif, l’attaque ! Il me dit : ‘T’occupe, laisse-moi faire. On va mettre Mozer stoppeur côté droit, Casoni stoppeur gauche et Boli libéro.’ Pour sortir les ballons de derrière, c’est mieux Casoni, non ? C’est plus technique. Ou Mozer à la limite. Il explique : ‘Non, on va mettre Boli parce que c’est le plus fort dans le un-contre-un, le plus rapide, il sera en dernière couverture.’ J’étais sceptique. Il déroule son équipe. J’attendais le match avec beaucoup d’anxiété. On a gagné 7-0… (rires) On a mis une heure pour sortir du Vélodrome. Tous les gens voulaient l’approcher. »

En janvier 1991, cet OM-Lyon fut tout simplement le premier match de Raymond Goethals sur le banc phocéen, après le départ de Franz Beckenbauer. Jean-Pierre Papin avait notamment inscrit un quadruplé. De quoi effectivement marquer l’esprit de Fernandez et des 27 000 spectateurs présents…

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