Jérémie Pignard a affiché sa solidarité avec Jérémy Stinat, au centre des polémiques avec l’OM. L’arbitre estime que les conditions étaient réunies pour réagir après les attaques de Pablo Longoria.
Cette saison, les accrochages se sont multipliés entre les arbitres et les dirigeants de clubs. Et pas qu’à l’OM. Mais ce sont les Marseillais qui ont écopé des plus lourdes sanctions. Dans L’Équipe, Jérémie Pignard est revenu sur la polémique liée à la colère de Pablo Longoria, mais aussi plus largement à la relation avec le club phocéen : « On est tous solidaires de Jérémy Stinat. Le président de l’OM a touché à notre famille, celle des arbitres. Des polémiques, il y en a toujours, et parfois à juste titre parce que l’on fait des erreurs. Mais quand c’est infondé comme ce week-end, avec en plus tout ce qui s’est passé avec sa vie privée (menaces de mort, pneus de ses véhicules crevés), les limites ont été dépassées. On a tous été choqués. On a voulu marquer le coup (avec une plainte en diffamation). On ne pensait pas que de telles choses pouvaient se passer en France. Cela arrive dans d’autres pays, comme la Grèce ou la Turquie. On est invités à arbitrer là-bas parce que les arbitres locaux ne sont plus en sécurité. Entre nous, on s’est toujours dit : “Ça ne touchera jamais la France, car on a des gens raisonnables”. Que des personnes aillent au domicile d’un arbitre, cela arrive dans d’autres pays, mais que ça se passe chez nous… Le terme “corruption” est fort, infondé. C’est un mot que l’on n’aime pas entendre », a-t-il lâché, oubliant que le président de l’OM était revenu sur ce mot pour plutôt parler du système arbitral dans son ensemble.
« On a estimé que l’on avait des billes pour réagir »
Pignard a-t-il déjà été approché pour « arranger » un match ? « Sincèrement, jamais », a-t-il répondu. Il confirme que les arbitres sont touchés par les propos de Longoria : « Si on est déstabilisés ? Non. Mais cela nous a marqués et déçus. Normalement, on ne dit jamais rien et on subit. Ce n’est pas simple quand cela vient des clubs, des médias, des supporters. Mais ça fait partie du boulot et on est blindés. Mais là, on a estimé que l’on avait des billes pour réagir. Et on est contents de voir que tout le monde est en train de se ranger de notre côté. C’est pourtant très rare que les arbitres soient soutenus… » L’arbitre a enfin promis que l’OM ne serait pas arbitré différemment : « On a attaqué (en justice) des mots inadmissibles qui ont été prononcés. Mais il n’y a aucun problème avec Marseille », a-t-il conclu.
Il faudra définir le mot « billes », pour mieux comprendre pourquoi les arbitres réagissent sur les propos de Pablo Longoria, et pas ceux d’un Florian Maurice ou d’un Olivier Létang. Cette sortie, comme celle des autres instances, traduit la profonde rupture entre les arbitres et le club marseillais. Stéphanie Frappart devra l’assumer, dimanche au Stade Orange Vélodrome, lors d’OM-Nantes.
