Quillot explique comment Canal+ a tenté de saborder l’appel d’offres de 2018

Critiqué sur le choix Mediapro, l’ancien directeur général de la LFP, Didier Quillot s’est défendu, lors d’un entretien accordé à l’économiste Pierre Rondeau. Il a expliqué comment Canal+ a tenté de faire annuler l’appel d’offres de 2018, en boycottant la plupart des lots.

Didier Quillot

« Sur le lot 1, Canal+ propose 262 M€ et Mediapro 330 M€. On propose à Canal+ de surenchérir et ils refusent. Sur le lot 2, Mediapro propose 250 M€ et Canal+ 10 M€. Sur le lot 3, beIN 332 M€, Canal+ propose 10 M€. Canal+ ne souhaite pas surenchérir. Maxime Saada a souhaité faire échouer l’appel d’offres dès l’instant où ils n’ont pas obtenu le lot 1. Le groupe Canal+ a pleinement assumé sa stratégie de faire échouer l’appel d’offres et de faire en sorte que le prix de réserve ne soit pas atteint », a rappelé Didier Quillot.

« Canal+ n’a pas surenchéri et a laissé faire »

Et de poursuivre : « A chaque fois, sur tous les lots suivants, Canal+ n’a pas surenchéri et a laissé faire, dans le but précis de faire échouer l’appel d’offres et la procédure. Même pour les droits digitaux, Canal+ s’est positionné, à 41 M€, et a laissé Free l’emporter. Avec cette stratégie de Canal+, nous en venons à être obligés d’attribuer les lots à Mediapro, puisqu’ils remportent les enchères et nous devons respecter le règlement. Le conseil d’administration de la Ligue valide ces choix et l’ensemble des résultats. »

Didier Quillot a par ailleurs admis que la LFP devait ajouter dans son règlement l’obligation pour les diffuseurs de présenter des garanties ou de verser un acompte. Ces détails peuvent en tout cas expliquer pourquoi les présidents de Ligue 1 ne laissent désormais rien passer à la chaîne cryptée. Et l’attitude de cette dernière semble dans tous les cas très étrange, alors qu’il paraissait avoir la possibilité de distancer tous ses concurrents, ces derniers mois.

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