Sylvain Ripoll a très vite démontré qu’il avait l’étoffe pour (notamment) succéder à Raymond Domenech sur le banc des Espoirs. En 97 matchs avec Lorient, il n’a obtenu que 45 défaites. Et s’il a été licencié dès le début de saison 2016, il n’en a pas moins tapé dans l’oeil de l’ancien président de Guingamp, Noël Le Graët, qui l’a nommé en 2017.
Ripoll a communiqué les noms des joueurs retenus pour participer à l’Euro, ce jeudi : Bertaud (Montpellier), Lafont (Nantes), Meslier (Leeds United) – Badiashile (Monaco), Dagba (PSG), W. Fofana (Leicester), Kalulu (Milan AC), Konaté (Leipzig), Maouassa (Rennes), Truffert (Rennes), Upamecano (Leipzig) – Aouar (Lyon), Camavinga (Rennes), Caqueret (Lyon), Faivre (Brest), Y. Fofana (Monaco), Soumaré (Lille), Tchouaméni (Monaco) – Diaby (Leverkusen), Edouard (Celtic), Gouiri (Nice), Ikoné (Lille), Kolo Muani (Nantes).
On note qu’il y a trois Rennais, deux Nantais, un Brestois et un natif de Lorient. On remarque aussi qu’Houssem Aouar est là, malgré les prestations imbuvables qui l’ont poussé sur le banc lyonnais, et qu’Eduardo Camavinga n’a pas été pénalisé pour sa fin de saison assez lamentable. Ripoll reste fidèle à la politique de récompense de son président. En revanche, Boubacar Kamara, qui a montré qu’il avait deux ou trois Camavinga dans chacune de ses jambes (c’était le 10 mars dernier, Ripoll était justement de repos et n’a pas vu le match), n’est pas là.
Ripoll fait donc fi de la grosse saison réalisée par le Marseillais, laquelle lui vaut d’être suivi par Liverpool, Manchester City, le Bayern Munich, le Real Madrid, ou même le… PSG. Il ferme les yeux sur la pression qu’a assumé l’Olympien, cet hiver, quand d’autres, censés être des cadres internationaux, vacillaient face à la crise. Certains jugeaient déjà injuste l’absence de Kamara chez les Bleus, alors que Didier Deschamps avait notamment ramassé un Corentin Tolisso qui a joué 30 matchs de Bundesliga en trois ans…
On souhaite quand même à Ripoll de faire le même genre de parcours qu’a fait Raymond Domenech lors du Mondial 2006, de façon à ce qu’il soit repéré pour sa lucidité et son sens tactique aiguisé « à la française ». Cela avait permis au Lyonnais d’être admiré par Bruno Genesio, Antoine Kombouaré and co et de crouler sous les propositions, dans les années qui ont suivi. Il avait toutefois eu la classe de les refuser jusqu’à ce qu’un club qui lui tenait vraiment à coeur, Nantes, se manifeste, quinze ans après. Et, ce, pour le succès qu’on connait (4 nuls et 4 défaites en 8 matchs).