Le coach stéphanois pense que le président de l’OM est dans une phase de découverte du football français : « C’est un très jeune dirigeant, qui découvre notre football. Pour le spectacle, il faut des joueurs de haut niveau. La Ligue 1 est formatrice, donc nos joueurs ne sont pas prêts. Mais les entraîneurs les mettent en avant, car l’économie des clubs en dépend. Ce qu’ils réalisent avec la matière première est déjà très intéressant. Sans les citer, il y a dans nos deux premières divisions pas mal d’équipes qui ont un style reconnaissable », a-t-il estimé dans les colonnes du JDD. Il a également répondu à l’Espagnol concernant l’individualité des joueurs français : « Nos joueurs ont une touche un peu individuelle, car, à cet âge, on les laisse s’exprimer. Les paliers, ils les passent plus tard, à l’étranger plutôt qu’ici, où ils représentent des actifs susceptibles de combler des déficits. S’il y avait un problème global avec notre formation, il n’y aurait pas autant de débouchés en Angleterre, en Italie ou en Allemagne. » Le manager général stéphanois tend donc à valider les propos de Pablo Longoria.
« Citez-moi trois coaches anglais qui flambent en Premier League ? »
Il a enfin évoqué le nombre d’entraîneurs français très réduit qui dispose d’une chance à l’étranger, prenant son propre cas en exemple : « Déjà, les étrangers savent mieux se vendre. Ensuite, les coupes d’Europe révèlent les entraîneurs, or on ne va pas assez loin. Mais citez-moi trois coaches anglais qui flambent en Premier League ? S’ils étaient extraordinaires, on les verrait à Manchester City ou à Liverpool. Aujourd’hui, les clubs sont rachetés par des fonds d’investissement qui arrivent avec un attelage complet, du président au responsable du recrutement. L’entraîneur et ses adjoints sont inclus dans le package. Il faudrait s’ouvrir à ce mécanisme où la coulisse compte autant que la compétence réelle, si ce n’est plus. Je pense qu’on n’y est pas préparé. En allant à Southampton [en 2016], je me suis mis en danger, mais j’avais 54 ans. Il faut quitter son confort plus jeune. En 2004, Porto avait jeté son dévolu sur moi. Mais je n’étais pas formaté pour être carriériste. »
Certains, comme Raymond Domenech, Antoine Kombouaré, Bruno Genesio, Frédéric Antonetti ou encore Hubert Fournier s’étaient précipités pour dénoncer les propos de Pablo Longoria. D’autres ont rapidement fait remarquer que le patron de l’OM avait mis le mal là où cela faisait mal. La tendance ne parait toutefois pas être à une remise en question.