Interrogé par La Provence, l’ancien latéral de l’OM a apporté un éclairage sur sa carrière en tant que joueur formé à Marseille : « C’est l’histoire de ma vie. J’ai eu de gros coups de chance. Si l’OM avait évolué normalement (en 1981, l’OM est placé en liquidation judiciaire, ndlr), je n’aurais peut-être jamais joué. Cette galère a été un coup de bol. Au fil de l’épuration qui a fait partir les Minots les uns après les autres, je suis passé à travers les gouttes du grand dégagisme parce que j’ai été prêté et que, lorsque je suis revenu, Gérard Banide a voulu m’essayer arrière-gauche. Au moment du doublé, en 1989, je suis le dernier des Mohicans. Alors que, quand je suis arrivé au centre de formation, j’en ai pris plein les yeux en voyant la concurrence. »
« Marseille est ingrat envers ses enfants »
« Historiquement, Marseille est ingrat envers ses enfants. Le club a perdu ses valeurs après sa remontée en 1984. On n’a pas reconnu mes potes qui ont été éliminés et moi, qui devais avoir la même destinée, je suis presque un usurpateur dans cette histoire. Ils méritaient de continuer l’aventure, je n’avais joué qu’un seul des six derniers matchs (en 1981, ndlr), je n’ai pas participé à la remontée de 1984, parce que j’étais à l’armée. J’ai trouvé injuste de les voir tous partir. J’ai saisi ma chance en 1988, mais j’ai longtemps pensé que j’étais un usurpateur pas légitime, contrairement à des gars qui avaient fait beaucoup plus que moi. C’est pourquoi, le soir du titre en 89, puis en 1993, à Munich, je leur ai rendu hommage. J’ai toujours cette sensation d’être là par effraction, à la place d’autres qui méritaient plus que moi. Ils ne m’ont jamais rien demandé mais j’avais en tête que j’étais leur porte-drapeau. »