« Ma passion pour Football Manager ? C’est une légende qui a été créée. Ce n’est pas tout à fait vrai. Je dis toujours que la génération des 30 à 40 ans en Espagne n’était pas marquée par Football Manager, mais par PC Football. Ma génération a passé des heures et des heures à jouer à PC Football et à essayer de comprendre comment créer une équipe, comment signer et comment vendre des joueurs. Dans mon cas, c’était un peu différent parce que j’aimais jouer à PC Calcio : c’était ce qu’ils m’avaient donné. Et à l’âge de cinq ans, je connaissais toutes les équipes de football italiennes et tous leurs mécanismes. Cette passion que j’avais pour le football italien m’a permis d’orienter ma carrière vers quelque chose de plus international », a expliqué le président de l’OM lors d’une interview donnée à El Pais.
« À l’OM, nous avons un très bon département d’analyse »
Il est en revanche prudent en ce qui concerne l’utilisation des données : « Un excès d’informations est aussi dangereux que de ne pas avoir d’informations. Le plus important n’est pas de travailler sur la quantité, mais beaucoup sur la qualité, d’être toujours concentré sur quelque chose de très spécifique. Le plus important est la réalisation. J’attache une grande importance aux données, mais en les subordonnant à la sensibilité du repérage traditionnel, en particulier l’adaptation du joueur que vous recherchez à une idée du jeu. À l’OM, nous avons un très bon département d’analyse : nous essayons de créer nos propres métriques pour l’analyse des joueurs en fonction de notre philosophie de jeu. »
Il a enfin donné son sentiment sur la situation de la Ligue 1 et son niveau de formation : « Tous les clubs vont s’intéresser à la France, car c’est le pays exportateur par excellence en Europe en raison de son mélange de cultures. Mais il y a quelque chose de fondamental qu’il faut comprendre : l’entraînement en France est comparable à l’entraînement des basketteurs aux États-Unis. C’est le football qui se joue encore dans la rue, c’est un entraînement individuel plutôt que collectif. La France en matière de football est la NBA de l’Europe. Des joueurs très individualistes se forment, pas dans une idée très précise du jeu, précisément à cause de cette recherche d’identité. En France, il n’y a pas de modèle français du jeu. Objectivement, si l’on analyse l’ensemble du globe, c’est l’un des pays qui exporte le moins d’entraîneurs. Ils ne vendent pas d’idées collectives. »
Les idées du nouveau patron du sportif phocéen devraient être mises à l’épreuve, ces prochains mois, alors qu’une grande partie de l’effectif de l’OM doit être renouvelé.