« C’est le seul président que j’ai connu à avoir véritablement incarné la fonction. Il assumait le bon et le mauvais. Il représentait la totalité de l’entité et parlait au nom du club et de ses supporters. À l’extérieur, lorsqu’il communiquait, il n’était jamais dans le « ce n’est pas moi, c’est lui ». À partir du moment où il était président de l’OM, même si son entraîneur, son directeur sportif, ses joueurs, son directeur de la sécurité ou sa directrice de la communication faisaient quelque chose qui pouvait donner lieu à débat ou à critique, il l’assumait. Les autres présidents passaient, eux, leur temps à trouver des coupables pour se dédouaner. Pape, lui, disait toujours : « On lave notre linge sale en famille. » Ça faisait toute la différence. Cela lui donnait la légitimité d’aller devant les supporters pour leur dire: « Là, je ne suis pas d’accord avec ce que vous avez fait, mais je vais assumer publiquement pour vous. » Il raisonnait dans l’intérêt de la collectivité, dont les supporters font partie, comme les joueurs », a déclaré dans les colonnes de La Provence.
« Il a préféré démissionner plutôt que pervertir ses valeurs »
Et de poursuivre : « Il ne s’est pas servi de l’OM pour sa notoriété et son propre enrichissement personnel. Il gagnait aussi bien, voire mieux, dans son métier d’agent. Il ne frimait jamais en disant qu’il était président, ni dans sa vie privée, ni en société. Il était très respectueux de tous. Il ne modulait pas son attitude en fonction de la position de l’autre. Il parlait à tout le monde de la même manière. « Il a préféré démissionner (en juin 2009) plutôt que pervertir ses valeurs. Il ne s’est pas accroché au poste. Quand il a vu Robert Louis-Dreyfus mourant, il nous a dit : « Je suis désolé, mais face à une personne en train de mourir, je ne parle pas de ma pomme et de mes intérêts. »
Pour rappel, Pape Diouf est décédé il y a tout juste un an, victime du coronavirus.