Dans les colonnes de La Provence, l’homme d’affaires a détaillé son projet de rachat de l’OM. Il a notamment évoqué ses ambitions sportives : « À tous ces gens qui aiment l’OM, je leur dis : « Je ne vous trahirai jamais ». Si j’ai avancé, je sais ce que j’ai fait. Notre objectif avec l’équipe qui est autour de moi, c’est d’apporter du bonheur, de la gagne. Les succès sont fédérateurs, ils effacent les différences. Les supporters peuvent être de toutes origines, de toutes religions, et la victoire rapproche tout le monde. Avec notre équipe, on avance, on ne veut trahir personne. On dit la vérité. On entend tout sur nous, surtout sur moi. Je n’ai jamais pris autant de coups de ma vie professionnelle. »
« Je ne mesure pas que je fais peut-être peur »
Il pense être victime d’une campagne de discrimination : « Des petits jeunes sont déchaînés et prétendent me connaître, mais ils ne m’ont jamais vu ni de près ni de loin. On entend des choses terribles. Je ne mesure pas que je fais peut-être peur. L’enjeu est élevé. Je vois un jeu sportif, un OM qui, pourquoi pas, pourrait faire rêver une deuxième fois. Pourquoi pas gagner une deuxième Ligue des champions, pourquoi pas gagner une coupe de France… Voilà ma préoccupation et mon envie. On doit tout mettre en oeuvre pour arriver à ça. » Il imagine d’ailleurs que le Qatar est derrière tout ça : « Quand je parle avec un journaliste qui ne tient pas compte de ce que je lui ai dit, je me dis qu’il se peut que les gens qui s’occupent du football pour le Qatar soient derrière tout ça. Ça fait plus de trente ans que je vais au Georges-V, j’y habitais avant même que le Four Seasons ne le gère, avant qu’une société d’Al Walid ne l’achète. Ils veulent toucher à ma personne », a-t-il ajouté.
Il a ensuite indiqué que les négociations étaient en cours : « Ça discute. On entend qu’il (Frank McCourt) ne veut plus vendre, qu’il n’y a pas de discussion. OK, on verra, on laisse le temps au temps. Notre objectif, c’est l’OM et développer cette institution qui doit fédérer tous les habitants autour de la Méditerranée. » Il a aussi précisé que le tour de table des investisseurs était terminé : « C’est un bon tour de table, largement bouclé, sinon on n’aurait pas avancé. Je peux vous dire que j’ai eu de la demande jusqu’à (mercredi) matin. Ça surprendra tout le monde. Si Al-Walid en fait partie ? Il n’est pas là. La présence du Saoudien Mohammed ben Salmane ? Au moment opportun vous découvrez tout. » Il a ajouté qu’aucun fonds souverain n’était inclus dans son projet : « Il y a seulement des entreprises privées. Certains fonds souverains veulent et ne demandent que ça, mais ils se battent suffisamment dans la région. Le Bahreïn veut en faire partie par exemple. On veut de la tolérance, je ne suis pas là pour créer la bataille entre le Qatar et l’Arabie Saoudite. On est loin de tout ça. Mon sujet, c’est la Méditerranée, la région PACA. »
« On ne veut pas déstabiliser l’OM »
Ajroudi a enfin indiqué qu’il n’avait aucune intention de déstabiliser le club : « Ah non, je ne veux pas. Hors de question. Ils ont tort de penser ça. On ne veut pas déstabiliser l’OM. C’est notre équipe, on l’adore. On ne peut pas déstabiliser le club. On peut être un plus à l’OM, mais jamais une source d’ennui. Les journalistes veulent comprendre nos idées et notre projet. C’est pour ça qu’on parle. » Et d’ajouter : « On a planté une graine. On verra… (…) Je ne reproche qu’une seule chose à mon équipe : avoir parlé un peu tôt. Moi-même ça m’a surpris. J’aurais parlé seulement quand j’aurais fait le chèque. (…) Regardez ce que nous vivons. Imaginons que rien ne soit sorti, on ne serait pas là. On serait tous les deux sur le terrain. On a commis une faute. »
On peine bien sûr à imaginer que Mourad Boudjellal ait parlé sans avoir l’accord de Mohamed Ajroudi. Frank McCourt paraît déterminé à conserver l’OM et il faudra de gros moyens pour le convaincre de céder la place. L’homme d’affaires tunisien est-il capable de mettre de fortes sommes sur la table pour concrétiser ses propos ? La réponse tombera dans les prochaines semaines.