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Lors d’un entretien accordé à Foot Mercato, Hasni Abidi a indiqué que le projet de reprise de l’OM était d’actualité, en Arabie Saoudite : « Si l’OM retient l’attention de MBS ? Oui, absolument. Le projet a été présenté. Dans les dossiers d’investissement du PIF, l’OM, comme Newcastle, est sur la table. Est-ce que MBS a tranché ? L’OM a toujours été un projet de haute importance, pas comme Newcastle. Le championnat français, en termes de retombées, n’est pas le championnat britannique vu par Riyad. On sait qu’il y a plus de flexibilité en termes législatifs du côté britannique. Mais l’OM a deux atouts. Le premier est que la France a un président qui peut convaincre les Saoudiens. Quand un fonds souverain investit, c’est la meilleure des options. Le fonds est public et sous le contrôle du pouvoir politique ce qui offre une garantie. Ce n’est pas comme quand un investisseur achète un club et peut le revendre trois ans plus tard. Un financement étatique rassure tout le monde, notamment l’état français parce qu’il y aura, en parallèle, d’autres investissements souhaités par la France. C’est Nicolas Sarkozy qui a fait les relations publiques pour le Qatar. Il existait des accords importants sur la fiscalité des ressortissants qataris, des accords de coopération et de défense. Je crois que l’OM mérite un fonds public stable et solvable et qui sera aussi moins interventionniste sur la gestion interne et le choix du staff qui va gérer et entraîner le club. »
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« Ils pourraient être des hommes de deuxième ou troisième main »
Il n’a pas d’information, mais suspecte que les Saoudiens avancent masqués : « On ne peut pas demander au futur roi de l’Arabie Saoudite de traiter avec un homme d’affaires américain (Frank McCourt). Ceux qui vont lancer des ballons d’essai, ce sont des intermédiaires. Ce ne sera pas le prince lui-même ni les deux hommes que j’ai cités plus haut. Les intermédiaires vont servir à savoir si le club est à vendre et à quel prix. Il n’y a pas un mot dans les milieux sportifs en Arabie Saoudite parce que tant que Mohammed ben Salmane n’a pas montré son intérêt, personne ne dit rien. (…) Mourad Boudjellal et Mohamed Ayachi Ajroudi pourraient être des intermédiaires, des hommes de deuxième ou troisième main. Pour Newcastle, comme pour l’OM, c’est le coeur du pouvoir, c’est le PIF saoudien. Il est chargé par MBS de présenter une politique plus offensive en termes d’investissements. Le sport en fait partie et l’OM en fait partie. Ce sont des modalités qui nous échappent à tous en matière de négociations et de coulisses. » Et de conclure : « Les Saoudiens consultent beaucoup. Ils peuvent confier des petites missions pour sonder le marché, le vendeur ou le public. Un acheteur sérieux comme l’Arabie Saoudite ne veut pas s’exposer dès la première heure d’une manière publique. On se préserve jusqu’à la fin d’autant que le projet est politique. Vous avez vu toute cette fièvre autour des fonds saoudiens ? C’est un pays qui était rejeté après l’assassinat du journaliste Jamal Khashoggi qui voit aujourd’hui une demande française. C’est incroyable. »
Il y a pour l’instant beaucoup de conditionnel. Si l’information concernant MBS se confirme, Frank McCourt devrait d’une part éprouver quelques difficultés à rester insensible à ses propositions. D’autre part, on peut imaginer qu’il y aura beaucoup de points à éclaircir.