« Ce projet est crédible en tout cas. Il est crédible que des fonds venant du Moyen-Orient, et surtout d’Arabie saoudite, veulent racheter l’OM en s’attachant les services de Mourad Boudjellal, qui est une figure importante du monde du sport et des médias. Il attire la lumière et il y aurait un président emblématique qui se mettrait à la tête d’un projet diplomatico-sportif. Après, il faut voir si Franck McCourt souhaite vendre ou pas. D’un point de vue capitalistique, pourquoi pas, puisqu’il réaliserait un beau bénéfice. (…) L’hypothèse de voir des fonds saoudiens racheter l’OM n’est pas idiot, d’autant plus avec la rivalité Qatar-Arabie saoudite qui permettrait notamment de faire revivre la rivalité PSG-OM, emblématique des 25 dernières années », a-t-il estimé lors d’un entretien accordé à France Info.
« C’est la stratégie du prince héritier Mohammed Ben Salman »
Il pense que l’idée d’un rachat de l’OM s’imbrique bien dans le plan de développement des dirigeants saoudiens : « On en reste au stade des hypothèses bien sûr, mais le fait que des fonds saoudiens viennent racheter l’OM est très crédible, notamment parce que le club est une marque très connue. Et donc, les Saoudiens viendraient directement concurrencer le Qatar et réinventer le Clasico PSG-OM, en donnant les moyens à Marseille de jouer à argent égal avec le PSG. Cette hypothèse de rachat s’inscrirait dans ce que font les Saoudiens depuis deux-trois ans, en investissant massivement dans le sport en hébergeant des grands événements chez eux, comme le Dakar ou la Supercoupe d’Italie. Si on peut y voir des manoeuvres du royaume et du pouvoir ? Bien sûr, parce que c’est la stratégie du prince héritier Mohammed Ben Salman qui veut exister dans le monde du sport. Si ce sont des investissements privés, soit ce sont des businessmen qui veulent bien se faire voir de MBS, soit ils le font à la demande de ce dernier. Ce n’est pas un projet qui sort de nulle part, parce qu’on serait dans les clous du projet Vision 2030 (un plan du royaume de diversification de l’économie, NDLR), notamment pour améliorer l’image de l’Arabie saoudite à l’international. »
Il considère enfin que le Qatar peut difficilement s’opposer à un projet de reprise : « L’émirat serait jugé pour prendre parti. Si le Qatar s’y oppose, tout le monde dirait que c’est pour ne pas avoir un rival, et donc il est plus délicat pour eux de s’opposer au rachat de l’OM. » Il n’y a pas besoin de chercher loin le rapport entre Mohamed Ayachi Ajroudi et Al-Walid ben Talal. Pour autant, le clan du milliardaire a pour l’instant toujours démenti un intérêt pour le club marseillais.