Arrêt de la L1 : Caiazzo s’interroge aussi

Bernard Caïazzo assure que les clubs français souhaitaient reprendre, mais que le gouvernement les a empêchés de le faire. Il ne pense pas qu’il soit aujourd’hui possible de faire volte-face.

Bernard Caiazzo

« J’ai toujours été favorable à ce que tous les championnats continuent et se terminent pour des raisons évidentes de mercato et pour que leur économie ne souffre pas comme la nôtre. Nous, il ne faut pas se tromper : nous avons été obligés d’arrêter et de clore notre championnat sur injonction gouvernementale. Nous n’avons pas eu le choix. Croyez-moi, cela ne nous a pas ravis, car 25% de notre économie est par terre, mais on a obéi aux ordres en bon citoyen. À l’époque, nous pensions que tous les championnats allaient suivre, mais en voyant que tout reprend, j’avoue que les clubs français l’ont de plus en plus mauvaise. On se demande aujourd’hui pourquoi on nous a demandé d’arrêter notre championnat », a déclaré le président de l’ASSE lors d’une interview donnée à Eurosport. Et d’ajouter : « C’est une position gouvernementale, pas un choix des clubs français. On n’arrête pas une activité avec plaisir. On obéit. Il est évident que les clubs n’avaient aucun intérêt à ce que le championnat s’arrête, mais on est de bons citoyens. »

« On a en face de nous une décision du gouvernement »

Il refuse en revanche que ses interrogations soient confondues avec le combat de Jean-Michel Aulas : « Son combat concerne les positions au classement. Il faut m’expliquer une chose : quelle est notre légitimité à se battre contre des décisions gouvernementales ? À part s’agiter dans les médias, exposer des choses qui sont parfois justes, mais le fond du problème reste le même : on a en face de nous une décision du gouvernement contre laquelle on ne peut rien faire. » Il ne comprend pas vraiment la décision du gouvernement, mais ne pense pas qu’une reprise soit encore possible : « J’étais persuadé qu’il allait y avoir une concertation entre les gouvernements européens. Les faits m’ont donné tort. La décision était peut-être trop hâtive, mais prise avec des éléments que je n’ai pas obligatoirement, je ne suis pas Premier ministre. Il faut être prudent et voir ce qui se passera en Italie et en Espagne où la situation sanitaire est pire qu’en Allemagne. Il faut respecter les pouvoirs publics. (…) On chiffre la perte à 600 millions d’euros pour le foot français. En termes de compétitivité européenne, j’espère que ce ne sera pas fatal, mais le gouvernement nous a tiré une balle dans le pied. On a un handicap évident par rapport à nos voisins. (…) On a pris acte de la décision. Et puis, les contrats des diffuseurs sont terminés. Comment ça se passe ? On reprend sans diffuseur ? Et certains joueurs sont partis en congés. On fait comment ? Il faut être sérieux. Les dernières instructions du Premier ministre ne vont pas dans le sens d’une proche reprise. »

L’ASSE a terminé la saison à la 17e place. Si certains autres présidents se font une raison, on peut imaginer que Jean-Michel Aulas ira jusqu’au bout pour défendre les intérêts de son club.

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