Eyraud : « Ne pas être inquiet serait irresponsable »

Jacques-Henri Eyraud s’est exprimé sur les finances de l’OM. Le président olympien pense que la crise du coronavirus va coûter plusieurs dizaine de millions d’euros à l’OM.

Jacques-Henri Eyraud

« Ne pas être inquiet de la crise économique qui guette serait totalement irresponsable. L’une de nos priorités aujourd’hui c’est de mettre en place un vrai plan d’urgence pour traverser la crise. Adapter l’organisation à cette période exceptionnelle a été un véritable casse-tête. 78 % de nos collaborateurs sont au chômage partiel, on en a gardé 60 en activité réduite pour des missions nécessaires pour la continuité de l’exploitation. Dans ce contexte très grave, tous les membres du Comex ont spontanément proposé de baisser leur salaire de près de 20 % pour s’aligner sur tous nos collaborateurs en activité partielle. Nous avons montré de belles valeurs, je pense. Maintenant, on est un secteur sinistré, comme les transports, la restauration, l’hôtellerie, l’événementiel, la culture… On ne perçoit pas de chiffre d’affaires alors qu’on doit régler des charges fixes tous les mois. Et on est en face de diffuseurs qui nous pénalisent particulièrement, puisqu’un club comme l’OM n’a perçu, aujourd’hui, que 41 % de ses droits télé alors qu’il a joué 73 % de ses matchs. Évidemment, on doit mettre en place une gestion de crise, où chaque euro dépensé compte », a-t-il indiqué lors d’une interview donnée à L’Équipe.

« Les joueurs sont soumis à une très forte pression »

JHE a également évoqué le fair-play financier : « Ce sont des sujets qui ne doivent pas être débattus ici. L’UEFA, les membres de la chambre de jugement, savent quelle est mon opinion sur le contexte », a-t-il notamment ajouté. Il a aussi lâché quelques mots sur une possible baisse de salaire des joueurs : « Je ne vais pas négocier avec les joueurs par médias interposés. Les joueurs ne sont pas ce que l’ont décrit trop facilement : des individus futiles qui collectionnent les montres de luxe, les bagnoles de course ou les petites amies. Ils peuvent aller d’un CDD très bien payé à un autre qui le sera peut-être beaucoup moins. Ils sont soumis à une très forte pression, au risque permanent de blessure qui pourrait d’ailleurs mettre fin à leur carrière. Maintenant, ils savent ce que j’attends d’eux et je leur fais confiance pour qu’ils prennent les bonnes décisions. Dans un contexte aussi exceptionnel, chacun doit prendre sa part de l’effort collectif. »

Pour rappel, l’OM était sur le point d’être puni par le FPF, concernant le déséquilibre de son budget.

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