« On était en dedans, on a eu du mal à démarrer le match. La préparation n’avait pas été idéale (L’OM avait fêté la victoire en Champions League, NDLR), on était mous, on manquait de tonus. Le but de Paris nous a réveillés (8e), comme une douloureuse piqûre. C’était une très belle équipe, il fallait sortir un gros match, se relever mentalement », s’est-il souvenu dans L’Équipe. L’ambiance était très particulière, lors de la mise au vert. La veille, les têtes étaient encore à la finale : « Ce n’était pas le repas classique puis chacun va dans sa chambre. Non, on est restés ensemble, par petits groupes, assis par terre sur la moquette dans les couloirs de l’hôtel, jusqu’à une heure du matin. Comme une veillée dans une colonie de vacances, on parlait de la finale, de l’effervescence. C’était simple, décontracté, sans pression, amical. Le coach Goethals, pourtant pas un couche-tard, était resté avec nous, on n’avait pas envie de se quitter, pas envie de rentrer dans les chambres. »
« La puissance que met Boli pour décoller… »
Le lendemain, les Olympiens ont pu compter sur le soutien des supporters : « Le stade était plein d’adrénaline, de sang, de ressource, ils nous ont permis de revenir dans ce match après l’ouverture du score parisienne. » Une rencontre inoubliable : « Franchement, ce qu’on a fait ce jour-là… Cela ne peut pas être travaillé, tout à l’inspiration. Le talent, la force mentale font que tu es capable de tenter et de réaliser des choses inouïes. Le but de Basile, c’est un truc de malade. Basile n’a même pas vu le ballon entrer, il est super loin. Il n’est pas très grand, mais la puissance qu’il met pour décoller est impressionnante, le dynamisme qu’il a dans les cuisses, le cou, le dos. Et cet engagement… » La fête a ensuite été exceptionnelle : « La communion avec les supporters était incroyable. A Munich, le stade était magnifique, mais ce n’était pas chez nous. »
Durand, qui a défendu le maillot phocéen à 168 reprises, a été responsable de la cellule de recrutement, avant l’arrivée de Frank McCourt.