Dans les colonnes de L’Equipe, Fratani a donné sa version du départ de Cantona de l’OM : « Le geste de Cantona à Sedan était certes condamnable (il avait jeté le maillot de l’OM au sol, NDLR), mais la sanction de Tapie a été bien trop dure. Pour comprendre, il faut savoir qu’à l’époque, Tapie venait d’être élu député à Marseille. Virer Canto à ce moment précis était un prétexte pour exprimer son autorité et sa grandeur. Il l’a sacrifié pour dire « je suis le boss ». Cantona, qui est tout sauf un imbécile, n’était pas dupe. »
« Cantona, lui, n’était pas comme ça »
Il pense que les tensions avec Deschamps viennent de là : « Même depuis Manchester, Cantona, qui n’était ni sourd ni aveugle, savait tout ce qui se passait à l’OM, notamment à travers les aveux de Jean-Pierre Bernès sur l’affaire OM-VA. Canto devait considérer Didier, qui était capitaine, comme une courroie de transmission entre Bernès et Tapie. Il voyait que Deschamps avait beaucoup d’ambition. Cantona, lui, n’était pas comme ça. Il n’avait pas d’arrière-pensée. Sensible, il était certes capable de dire n’importe quoi, à n’importe qui et à n’importe quel moment, mais il n’était pas calculateur. Il restait à sa place. »
Fratani a visiblement toujours des comptes à régler avec Tapie. D’autres que lui pensent que Cantona rend Deschamps responsable de sa non-sélection pour l’Euro 1996 et le Mondial 1998. Le premier sera jugé au tribunal de grande instance de Paris, ce vendredi, pour des propos assez incompréhensibles sur le second.