Lacunes en maths, en culture foot, ou Riolo-mania ?
Il est sûr que certains chefs de groupe sont vieillissants et que la victoire à trois points a compliqué les calculs dans les classements (non, l’OM n’est pas 19e). Quant à Rachid Zeroual, il se vante parfois d’avoir mis dehors le double champion du monde et capitaine de 1993, Didier Deschamps. Alors, en grossissant le trait, le doute est permis sur l’objectivité des dernières déclarations.
Toutefois, l’histoire nous a appris à nous interroger sur les intérêts défendus par certains chefs d’association (et on se garde bien de tous les mettre dans le même panier). Si l’on en croit les communiqués postés ces derniers jours, la gronde n’est pas liée à un problème de calcul ou à une écoute trop active de l’After : la guerre qui les oppose aux dirigeants, pour des raisons que ne pourraient pas comprendre le commun des mortels, est leur argument le plus solide.
Il va falloir s’y faire : l’ère Louis-Dreyfus, si incroyablement propice en trophées (1 titre de champion de France, tout de même) et durant laquelle la majorité des associations de supporters se sont tenues à carreau (en tout cas de 2002 à 2012), est terminée : après une période d’observation, la première brèche a été exploitée et le bras de fer a repris avec les dirigeants phocéens.
Le concept de faire grève pour « aider » le club
La rencontre face aux Nordistes est décisive pour la suite de la saison. Les têtes pensantes, qui sont à un niveau où se défendent des causes que les observateurs lambdas ne peuvent conceptualiser, joueront à la belote, sous la tribune, pendant 10 minutes. Ils graviront ensuite les escaliers, héroïquement, pour hurler leur colère, impressionner Frank McCourt et lui donner envie d’investir davantage et de prendre de meilleures décisions (si si).
Si l’on en croit les représentants de la Vieille Garde ou des Winners, les vrais supporters lâchent leur équipe, dans les moments critiques. Ces groupes feront la grève, vendredi soir, lors du décisif OM-Lille. Et c’est pour le bien et l’avenir du club. Les réactions de plusieurs de leurs membres, sous les communiqués, laissent à penser que l’argumentaire ne convainc pas tout le monde. La décision résulte-t-elle d’une assemblée générale, ou sont-ils une poignée à dicter la conduite à tenir à des milliers de membres ?
Joueur, dirigeant, journaliste ou… chef de groupe de supporters, personne n’est au-dessus de l’OM. « L’OM c’est nous » : oui, mais il s’agit bien de faire un gros distinguo entre les abonnés passionnés des virages et certains chefs aux prétentions napoléoniennes. Après tout, si l’on conseille à Eyraud de s’abstenir de se mêler du sportif, on peut en faire de même avec quelques capos, dont les analyses sont aussi fines que celles du Pascal Praud du début des années 90 (lire les communiqués…).
Les vrais supporters seront derrière leur équipe
L’intérêt de l’OM prime : détester ou non Rudi Garcia, là n’est pas la question. Les joueurs ne semblent pas avoir lâché leur entraîneur et le président, dos au mur en raison de sa fabuleuse idée de prolongation anticipée, ne le licenciera pas avant juin. On a vu du mieux face à l’ASSE et Caen et l’on peut (temporairement) s’y raccrocher, d’autant que Mario Balotelli est venu renforcer l’attaque. Le projet est peut-être en jeu et il est possible d’y croire, plutôt que de se saborder.
Au contraire de ce que quelques-uns paraissent croire, ce sont probablement dans ces moments difficiles que l’on discerne les vrais SUPPORTEURS, à savoir ceux qui soutiennent les joueurs de façon INCONDITIONNELLE, dans l’adversité. A eux de faire entendre leur voix et leurs arguments, dans les virages, pour éviter le ridicule !