Médias, supporters… En font-ils trop avec la crise de l’OM ?

La crise est réelle et, sans réaction du board, du staff ou des joueurs, elle pourrait transformer la seconde partie de saison en véritable cauchemar. Ce qui est certain, c’est que Jacques-Henri Eyraud, Rudi Garcia et certains autres protagonistes phocéens ont été victimes d’un lynchage médiatique, ces derniers jours. Et justement…

Supporters de l'OM

L’OM est éliminé des coupes, certes, mais il est aussi 6e du championnat (et pas 19e). D’autres clubs en difficulté, comme Monaco (19e), n’ont pas l’honneur de faire l’objet d’autant de critiques, quand bien même ils risqueraient la relégation et que leurs méthodes seraient dénoncées par Der Spiegel. L’enfer promis par certains pour la réception de Monaco n’est pas sans rappeler quelques sombres heures de l’histoire olympienne. Certains profitent-ils de la situation ?

Oui, Eyraud s’est planté

Recrutement décevant, masse salariale colossale, coaching laborieux, honte absolue face à Andrézieux… Jacques-Henri Eyraud l’aura déjà compris, il s’est planté en accordant la totale confiance en Rudi Garcia. Et la prolongation de ce dernier, si tôt dans la saison, pourrait coûter très cher à l’OM. Il est bien trop tôt pour enterrer le projet, mais l’inquiétude est justifiée car, en cette troisième année après l’arrivée de Frank McCourt, l’obtention du billet pour la Ligue des Champions est nécessaire dans l’ambition affirmée d’auto-financement. Et si, en cas de crash, l’Américain ne remet pas la main à la poche, le changement de braquet promet d’être douloureux.

JHE semble aussi se gourer dans sa comm’ : le président pense peut-être limiter la crise en restant silencieux, mais l’effet semble inverse. Laisser la parole à certains polémistes ou journaleux malintentionnés leur donne du pouvoir. Jean-Michel Aulas fait exactement le contraire en répondant à toutes les attaques (et en comptant sur quelques journalistes compréhensifs) : ses joueurs s’en portent plutôt bien et les situations de crise lyonnaises ne s’éternisent pas, tout au moins dans les médias.

Une mini-crise, comparée aux années Louis-Dreyfus

Le mercato et le sportif restent la partie immergée de l’iceberg. Ils sont évidemment prépondérants, néanmoins, le travail de fond, tant à la formation, qu’en termes de merchandising ou de restructuration, devrait fournir des résultats dans les prochaines années (à moins que l’on ne parvienne à écoeurer McCourt avant). Et l’obtention de la gestion du Stade Orange Vélodrome n’est pas une petite victoire. Rien de tout ça n’avait été fait, auparavant : il ne s’agit donc pas de tout enterrer.

Aussi alarmante que soit cette situation, il ne faut pas oublier d’où revient le club. L’ère Louis-Dreyfus a été chaotique. A l’arrivée de l’Américain, les dettes restaient colossales, la Commanderie était hypothéquée et l’effectif avait été plombé par une gestion injustifiable. Et étonnamment, pendant la majeure partie de ces vingt années LD, les groupes de supporters ont fermé leur bouche.

Ces chefs d’association qui jettent de l’huile sur le feu

Ces dernières saisons, il ne fait pas de doute que les dirigeants de l’OM ont fait des mécontents au sein des associations de supporters. Et les résultats virant au rouge, certains des responsables se sont enflammés. Compte tenu des précédents (en particulier lors des années Louis-Dreyfus), il n’est pas évident d’imaginer que leur analyse est neutre. On aurait même davantage le sentiment que des luttes d’influence ou d’intérêts sont à l’oeuvre.

Si Tarantino passait par là, il donnerait certainement le rôle du petit teigneux au bonhomme orange tellement fier d’avoir recadré un futur champion du monde, en 2012, au restaurant. Il viendrait nous expliquer que c’était mieux avant, quand le directeur sportif était compétent. Le chef de groupe new-yorkais pourrait jouer le personnage dénonciateur du grand complot : son groupe, disparu, n’était que le premier sur la liste. Enfin, le chef du commando viendrait nous baratiner sur l’importance des fumigènes pour l’avenir du football.

L’Equipe et RMC fidèles à eux-mêmes

Étonnamment, lorsque tout va bien à l’OM, le quotidien sportif ne publie quasiment plus rien sur le club. A contrario, lorsqu’elle est en crise, l’institution phocéenne a droit à une double page, pratiquement tous les jours. A l’instar des cambriolages et des notes de prestations des joueurs, les crises ne sont pas traitées de la même façon, selon qu’elles se déroulent à Monaco, Lyon, Guingamp, Paris ou Marseille.

Quant à RMC, l’After s’est transformé depuis longtemps en « Amicale du Parc des Princes ». Daniel Riolo, qui critique Rudi Garcia et Dimitri Payet depuis des années, est trop heureux de retomber sur ses pattes, après avoir mal vécu la dernière saison. Christophe Dugarry, qui soulignait le sérieux du projet, il y a encore quelques mois (après l’avoir déjà critiqué quelques mois auparavant), s’est repositionné dans le sens du vent : on comprend qu’il n’est pas évident de trouver des idées pour justifier son salaire tous les soirs.

Qu’on soit convaincu de la nécessité du départ de Rudi Garcia, ou non, l’équipe olympienne aura besoin de soutien, dimanche soir, pour garder un espoir de rester dans les clous. Certains leaders promettent l’enfer, quitte à provoquer un effondrement total. Est-ce bien dans l’intérêt de l’OM, ou du leur ? Qu’adviendra-t-il s’ils parviennent à convaincre McCourt que ses investissements sont sans intérêt, en raison du contexte ?

A vos arguments, surtout si vous n’êtes pas d’accord et que cela alimente le débat !

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