Compter sur un nouveau rebond
Le natif de Palerme n’a été transféré qu’une fois lors d’un mercato hivernal, et c’était en janvier 2013 : le Milan AC avait racheté son contrat pour un montant de 20 millions d’euros, alors qu’il connaissait des difficultés à Manchester City. Bien lui en avait pris, puisque l’attaquant avait inscrit 12 buts en 13 matchs de Serie A, en seconde partie de saison, puis 14 buts en 30 rencontres, lors de l’exercice suivant. Parti pour Liverpool, puis revenu en prêt chez les Rossoneri, le buteur a ensuite connu une longue traversée du désert.
Balotelli s’est relancé, une seconde fois, à Nice. Il a trouvé le chemin des filets à 33 reprises en 51 apparitions en Ligue 1, de l’été 2016 à juin 2018. Ces statistiques sont un peu gonflées par la transformation de 9 penalties, une précision dont l’importance peut être évaluée différemment par chacun. L’idylle a pris fin l’été dernier : après d’interminables discussions avec l’OM, l’ancien Citizen est revenu hors de forme à l’entraînement, avec l’OGCN. Il accusait un poids supérieur au quintal et n’a depuis plus scoré.
A 28 ans, une mauvaise hygiène de vie peut commencer à poser des problèmes et il n’est pas si évident qu’il saura retrouver son meilleur niveau. Si sa venue à Marseille n’impliquerait pas d’indemnité de transfert, elle devrait générer le versement d’une belle prime et d’un beau salaire. Le club phocéen ne dispose pas de marge de manoeuvre.
Comment sera-t-il accueilli par le vestiaire ?
En admettant que Balotelli rejoigne un effectif qui l’accepte bien, on pourrait déjà se demander si l’idée des dirigeants consistant à réoxygéner un vestiaire avec un élément à bout de souffle est bonne.
Cela pourrait ne pas être le cas, puisque L’Equipe nous rabâche sans arrêt qu’il existe des tensions liées aux salaires des joueurs marseillais. Le passé tend à rendre sceptique sur le contenu des articles du quotidien et, si elles étaient réelles, ces considérations matérialistes pourraient agacer les fans du club. Le groupe phocéen compte en tout cas quelques caractériels et une confrontation pourrait faire des étincelles. Son tempérament pourrait aussi être un point positif, car on l’imagine plutôt bien recadrer ses partenaires, sur le terrain, s’il ne reçoit pas de ballons : cela pourrait rappeler à certains individualistes combien le football est un sport collectif.
Le profil est-il adapté au système de Garcia ?
Depuis l’hiver 2017, le choix des recrues a quelquefois semblé approximatif, en particulier en vue de leur adaptation au système mis en place par Rudi Garcia. Ça semble avoir été le cas pour Valère Germain, qui évolue seul en attaque, alors qu’il ne paraît pas disposer du profil adéquat. L’évolution du jeu de Dimitri Payet peut également poser question, alors que ses limites athlétiques ne paraissent plus lui permettre d’évoluer efficacement sur le côté gauche. Or s’il souhaite changer de schéma, le technicien marseillais pourrait avoir à supprimer le poste de meneur de jeu.
Dans le cas qui nous intéresse, Balotelli pourrait avoir le profil de l’attaquant puissant et agressif attendu depuis longtemps, capable de se démarquer et de tirer dans toutes les positions. Il n’est toutefois pas évident que le pressing pour la récupération du ballon serait optimal avec un trio Balotelli-Thauvin-Payet. Il ne faudra pas compter sur l’Italien pour combler le manque d’investissements de certains et enchaîner les kilomètres à la Brandao.
Le rapport avec les supporters
En matière d’hygiène de vie, Mario Balotelli a jusque-là été loin d’être un modèle. S’il allie, comme à Nice, chichas (ceux, comme Bouna, qui ne réalisent pas les risques, cliquez ici), kebabs, sorties et inefficacité, la situation risque de rapidement se tendre avec les supporters. Il y a peu de chance pour que l’Italien ait davantage de patience que Valère Germain, lequel est allé s’expliquer avec un supporter à la Commanderie. Il pourrait également mal prendre des sifflets, comme Kostas Mitroglou, et réduire ses efforts. Le feuilleton pourrait donc très mal se terminer.
A contrario, en cas de réussite, Super Mario ferait vendre des maillots supplémentaires et pourrait enflammer les supporters. Sa venue pourrait également permettre de faire parler du projet phocéen à l’étranger, ce qui ne doit pas laisser Jacques-Henri Eyraud insensible.
Difficile de dire ce qui pourrait arriver avec un élément aussi imprévisible. Bien sûr qu’un Balotelli rentrant sur Jump, avec le maillot de l’OM sur les épaules, ça aurait de la gueule. Mais le nom sur le papier est une chose, sa prestation sur le terrain en est une autre. Qu’il s’agisse d’un coup de comm’ ou du coup de coeur d’un dirigeant, la relance de son dossier est étonnante, puisqu’il paraît hors de forme. Et le club marseillais ne fera pas plus de plus-value avec lui, qu’avec Strootman, Luiz Gustavo, Rami, Mitroglou, Germain ou Payet. Compte tenu des limites de sa trésorerie, une nouvelle erreur de recrutement serait catastrophique. S’il signe, il faudra miser sur la capacité de Rudi Garcia à parvenir à le relancer.
Et vous, que pensez-vous de la possible signature de Super Mario ? A vos arguments !