Diouf n’avait pas commis la même erreur, plus tard : « L’erreur que nous avons commise à Nice m’avait marqué et c’est pour cela que ce match est l’un de ceux dont je me souviens avec beaucoup de force. Nous venions de gagner nos deux premiers matches contre Bordeaux et Lille et nous étions premiers. » Et d’ajouter : « Nous venions de procéder à un recrutement qui, au départ, paraissait vraiment le meilleur. L’Équipe avait fait de nous les favoris du championnat. Nous avions pris Costa et Pedretti, qui étaient plus prometteurs que Diarra et Essien à Lyon, Bamogo et Luyindula, Lizarazu, Déhu, Bruno Cheyrou qui venait de Liverpool. Mais c’était l’après-Drogba, le sujet était déjà très sensible. Tant qu’on gagnait, le public ne disait rien, mais on sentait le poids de cette absence comme une plaie. »
« Nous avions remis de la pression »
« Au lieu de prendre ce résultat à sa juste valeur, un point à l’extérieur, nous avons, et moi le premier, critiqué le match produit et le résultat, s’est-il remémoré. Nous n’étions pas contents dans nos déclarations publiques, plus critiques que la presse. Nous avons ouvert la brèche et permis à tout le monde de rabaisser notre performance. Ce nul qui, finalement, n’était pas si mal, est devenu une contre-performance. » Et de poursuivre : « Nous avons commis une erreur. Lors du match suivant, nous recevions Metz et il fallait impérativement gagner. Nous avions remis de la pression sur tout le groupe, elle a phagocyté les joueurs. (…) C’est ce jour-là, à Nice, que nous n’avons pas su prendre le tournant qu’il fallait, nous l’avons manqué par excès de zèle. »
Une belle leçon à retenir : « Je le reconnais. Nous avons manqué de pondération, de lucidité. Cela a ensuite bouleversé toute la saison. Au moindre couac, c’était le chant pour Drogba, les joueurs ont commencé à se sentir mal, la dynamique de départ s’était cassée, nous avons fini cinquièmes. »