« Aulas est mon ami et c’est un garçon très intelligent. On le connaît. Il va donner une leçon à tous ceux qui n’ont pas compris comment il fonctionne : je vous parie qu’il va tout faire pour que le stade soit rempli et que les gens encouragent Marseille. Moi, c’est ce que je ferais… Et je pense qu’il va le faire », a confié le boss dans les colonnes de L’Équipe. Il pense néanmoins que le patron rhodanien donne trop d’importance au chant repris en masse par les supporters : « Écoutez, ma petite fille avait trois ans et demi quand elle a fait ses premiers pas au Vélodrome. À l’époque, la tradition, c’était de crier « Ho hisse, enculé ! » sur les dégagements du gardien. Elle me demandait : « Papa, mais qu’est-ce qu’ils disent ? » Je lui répondais : « Ho, hisse, reculez ! » Il ne faut pas prêter attention à ce que les supporters disent ou chantent dans l’exaltation. C’est ridicule et ça ne mérite ni qu’on les condamne ni qu’on les soutienne. »
« Les affrontements de patrons importants, c’est bien »
Il ne pense pas que Jacques-Henri Eyraud soit allé trop loin dans sa charge contre Jean-Michel Aulas : « Il a fait comme il l’a senti. Merde, on est vivants, humains, on réagit à nos pulsions et à nos colères ! » Il est convaincu que tout se passera bien, à Lyon, lors de la finale : « Ce qui s’est passé entre eux fait partie du jeu. Rappelez-vous des affrontements Bez-Tapie : le parallèle avec aujourd’hui, c’est la contestation hiérarchique des gens qui ont de l’influence dans le football. Pourquoi j’ai piqué Giresse à Claude Bez à l’époque ? C’était pour lui montrer : « Ok t’as été le taulier, t’es le pote à Jean Sadoul (ancien patron de la Ligue), à Jean-Claude Darmon et t’as tout le foot français avec toi. Alors écoute : on va voir si tu vas le garder. » Darmon, je ne passais pas ses pubs, juste pour lui signifier que je n’avais pas besoin de lui pour exister. C’est comme ça que font ceux qui ont l’ambition d’être les meilleurs. Vos joueurs doivent le ressentir, car ils regardent aussi le comportement de leurs dirigeants : s’ils sont petits bras, vous ne pouvez pas exiger d’eux ce que vous n’avez pas exigé de vous-même. »
Et d’ajouter : « Il n’a pas adopté un comportement « tapiesque », mais « eyraud-ïque » ! Il a voulu dire à Aulas : « Écoute, mon pote : je suis le taulier et tu ne vas pas m’en montrer. » Les affrontements de patrons importants, c’est bien. Sinon, ça pionce… »