Le journaliste oublie le rôle tenu par la police ibérique et les fans madrilènes, dont Pape Diouf et Thierry Trésor (alors journaliste de la Chaîne Marseille) avaient notamment dénoncé le comportement raciste, à l’époque. L’imbroglio qui avait généré les incidents concernait une bâche des Ultras, que les Espagnols voulaient vraisemblablement récupérer pour donner à des supporters colchoneros réputés facistes (si l’on en croit les symboles alors affichés, c’était plus qu’une réputation). Les Marseillais avaient voulu la garder et la Guardia Civil avait chargé dans le tas, frappant tout ce qui se trouvait en face, et notamment des personnes âgées et des femmes. Après plusieurs minutes d’hébétude, les Marseillais s’étaient rebellés et avaient bouté les policiers en dehors de la tribune. L’un d’entre eux avait été blessé par un jet d’objet (le résumé des événements, fait en 2008).
Un gros problème de mémoire ?
Disposant d’un passeport espagnol, Santos Mirasierra avait été arrêté et envoyé en cellule pendant plusieurs mois. Il avait été jugé plusieurs semaines après et libéré quelques jours avant le match retour. Et si Frédéric Hermel prend encore fortement partie pour le club madrilène, c’est que la presse espagnole (catalane y compris) dans son ensemble avait paru lancer une sorte de campagne de désinformation, avec ce qui aurait pu ressembler à un fort appui de son gouvernement. À ce moment-là, les fans phocéens étaient décrits dans leurs journaux comme des Nazis… Alors qu’évidemment, ils sont à l’opposé. Il assure que « le ressentiment contre l’UEFA ne s’est pas apaisé chez les Colchoneros », lesquels avaient déclaré « Michel Platini, alors président de la Confédération européenne, persona non grata ». L’instance avait effectivement suspendu le stade Vicente Calderon pour deux matchs, et certainement pas pour rien…
La presse française, suivant la mobilisation des fans olympiens, avait réagi face à ce qui ressemblait, donc, à un véritable complot (lire ici). Et les politiques, et notamment l’ancien président Nicolas Sarkozy, avaient fini par s’en mêler. La publication de cet édito par L’Équipe est déconcertante, alors qu’il avait lui-même dénoncé l’attitude des médias et hommes d’état espagnols.