Dans les colonnes de La Provence, le boss a relaté quelques-uns des plus grands moments de l’histoire phocéenne. : « Le 26 mai 1993 ? C’était fou. De l’aéroport au stade, tout au long du trajet, il y avait des gens partout. En voiture, à moto, à pied, ça chantait et ça criait. Jusqu’au point culminant avec l’entrée dans le stade. Vous savez, il y a une tradition qui voulait que tous les clubs qui avaient au moins joué la finale de la Ligue des champions défilent sur les Champs-Élysées. Ça a été le cas de Reims de Saint-Étienne. Mais quand on m’a proposé ça (il rit), je leur ai répondu : « Mais vous vous foutez de ma gueule, on a suffisamment d’endroits où défiler dans Marseille ! » (Il reste alors silencieux durant une vingtaine de secondes) Rien que d’y repenser, j’en ai la chair de poule ! »
« L’équipe la plus forte, c’est celle qui gagne »
Il ne pense pas que l’équipe de 1991 était meilleure, comme on le rapporte souvent : « Vous voulez connaître la différence de niveau entre deux équipes ? L’équipe la plus forte, c’est celle qui gagne, tout simplement. Pas la peine de chercher le pourquoi du comment. Une équipe, c’est une alchimie très compliquée où tout joue un rôle. En 1991, on rencontre une équipe qui est moins bonne que nous et on ne gagne pas la coupe d’Europe. En 1993, le Milan AC est plus fort que nous et on les bat. Il y a des circonstances, du hasard, de la chance et de l’opportunité et tout ça fait que vous êtes vainqueur. »
Tapie s’est aussi remémoré une anecdote croustillante : « C’est moi qui empêche Goethals de sortir Boli à Munich. Il est blessé, il reste huit minutes avant la mi-temps et il veut le sortir. Moi je suis en tribune avec le talkie-walkie et je l’en empêche. Je me dis, je préfère avoir un Boli amoindri que de prendre le risque de faire sans lui. (Dans un éclat de rire) Rudi Völler dit à Raymond de sortir Basile mais le Belge lui gueule : « Mais il ne veut pas l’autre con. » Le con c’était moi ! »