Cesser le blabla, oublier les critiques et passer aux actes !

Les Marseillais ont trop parlé, en préambule des Classiques PSG-OM. Ils n’ont ensuite pas pu assumer leurs propos, sur le terrain du Parc des Princes. Certains médias parisiens s’en donnent à coeur joie : « Dimitri Payet s’est défilé », « Rudi Garcia s’est foutu de notre gueule », « Florian Thauvin pas au niveau de Neymar », etc. Aux Olympiens de se nourrir de la frustration pour en faire quelque chose de positif, et reprendre leur marche en avant, face à Nantes (dimanche, 21 heures).

Dimitri Payet et Florian Thauvin, joueurs de l'OM

Toujours la boucler avant un Clasico

« Paris ne joue pas en équipe », « Nous allons au Parc pour prendre les trois points », « Nous voulons faire un match d’hommes »… On ne peut pas dire que les Phocéens aient été très inspirés, avant les Classiques, cette année. L’un d’entre eux s’est même permis le luxe de chauffer la diva brésilienne, Neymar. Paris y est aussi allé de ses déclarations, me direz-vous ? Oui, mais l’excès de confiance et le dédain constituent l’une des failles dans lesquelles doivent s’infiltrer les Marseillais. Imiter les Parisiens, c’est se tirer une balle dans le pied !

Face à ce PSG dopé aux hydrocarbures de Doha, la chance de l’OM réside dans la détermination et la soif de vaincre. Les Parisiens parcourent 120 km ? Les Olympiens doivent en faire 125. Un Phocéen mange un tacle ? Les rivaux doivent en prendre trois ! Avoir la grinta, faute d’avoir le niveau Ligue des Champions. Et, surtout, avant le duel, laisser les Parisiens s’imaginer que ce sera facile. Rester silencieux. Comme dans tous les Clasicos du monde, chaque mot peut constituer un facteur de motivation. Cette règle était déjà vraie dans les années 90 et Artur Jorge and Co l’avaient appris à leurs dépens. Ils en avaient pris plein la tête, au sens propre et au figuré, un soir de décembre 1992.

Un problème de mental ?

Ces dernières semaines, on s’est enflammé sur les statistiques de Florian Thauvin (15 buts et 10 passes décisives en 27 matchs de Ligue 1, Ndlr). Le milieu offensif est impressionnant de constance, depuis l’été dernier. Mais face aux gros, il est souvent aux abonnés absents. Est-ce que cela se joue dans la tête ? Mercredi soir, au même moment où Luiz Gustavo affichait toute sa concentration, avant le coup d’envoi, Flotov était tout sourire, à discuter avec des adversaires. C’était un peu le remake de dimanche soir, puisqu’il avait accordé une interview de dernière minute à Laurent Paganelli, relax. Dans les deux cas, il ne semblait pas dans son match.

Or, Thauvin a affiché une maladresse et une nonchalance à laquelle il n’avait pas habitué. La fatigue ? Certainement : le calendrier est surchargé. Mais son mental a-t-il été à la hauteur ? Le natif d’Orléans a fait de gros progrès, ces dernières saisons. Comme Jordan Amavi ou Maxime Lopez, il lui faut maintenant s’améliorer dans sa gestion des gros événements.

Se recentrer sur les objectifs

Lors du mercato estival, le PSG a dépensé plus de 400 millions d’euros. Depuis la reprise du club par les Qataris, la somme atteint sans peine le milliard d’euros. Est-il dès lors choquant pour l’OM de perdre ? Certains médias deviennent volontiers amnésiques, quand ça les arrange. Ils s’en sont donnés à coeur joie pour railler les Phocéens, depuis mercredi : « Quoi ! Rudi Garcia a fait souffler des cadres, avec l’effectif qu’il a ? C’est une trahison ! » Mais quoiqu’en pensent Marco Verratti, Jérôme Rothen ou Christophe Dugarry, la saison de l’OM ne repose pas sur ces deux rencontres.

L’objectif qui prime sur tous les autres est l’obtention du sésame pour la Ligue des Champions. Il équivaut à 70 millions d’euros et, étant donné la bêtise qu’est devenu le fair-play financier, le projet provençal semble en dépendre. Espérons que le vestiaire olympien saura passer outre les critiques écoeurantes du lobby pro-PSG et rester focaliser sur sa mission.

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