« Les groupes sont dans leur rôle de syndicalistes du club »

Auteur du livre "Ultras, les autres protagonistes du football", Sébastien Louis a donné son sentiment sur les relations entre dirigeants et supporters de l’OM. Il pense que la fracture reste profonde.

Supporters de l'OM

« L’OM a été racheté par quelqu’un qui veut faire de l’argent. Et il sait qu’aujourd’hui, le meilleur actif, ce sont les supporters. L’idée, c’est de reprendre en main les tribunes, mais tout en maintenant une ambiance exceptionnelle. Le meilleur exemple de ça, c’est quand la direction tente d’imposer une scénographie géante pour OM-PSG. Un projet que les groupes ont refusé », a-t-il confié à 20 Minutes. L’idée d’une réconciliation n’est pas gagnée d’avance : « C’est difficile de retrouver l’esprit supporter avec des administrateurs qui, aujourd’hui, sont des gestionnaires. Et qui prennent le club pour ce qu’il est devenu : un projet d’industrie de loisirs. »

« Une ambiance un peu disneylandisée »

Selon lui, le désaccord est important, entre Jacques-Henri Eyraud et les responsables d’associations : « Les groupes sont furieux par rapport à ce qu’on leur a promis… C’est logique ! Ils sont dans leur rôle de syndicalistes du club, parce que les dirigeants passent, les joueurs passent, et eux défendent l’institution. Donc c’est normal que les groupes contestent. Et à côté de ça, on a une direction qui veut reprendre en main les tribunes, avec une ambiance un peu disneylandisée, où on chante pour dire que tout va bien, sans jamais critiquer ! » Il pense que le contexte national pèse également : « Il n’y a quasiment aucun dialogue, c’est le tout répressif, avec soit des interdictions de déplacement, soit des déplacements très encadrés. C’est la voie italienne qui a été choisie… Et en Italie, la fréquentation moyenne a chuté de 30 % en 20 ans », a-t-il ajouté.

En conclusion, il estime que l’OM, comme ses confrères de Ligue 1, doit s’appuyer sur leurs ultras : « Les clubs français n’ont pas compris que pour remplir leurs stades, il faut s’opposer à ces arrêtés d’interdiction, faire pression sur les préfectures, défendre leurs groupes de supporters ! Et comprendre qu’il y a différentes formes de public dans les stades… »

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