La violente sortie de Fanni contre Garcia

Dans les colonnes de L’Équipe, Rod Fanni (36 ans) s’est exprimé au sujet de sa situation à l’OM, qu’il juge « injuste ».

Rod Fanni, défenseur de l'OM

Le défenseur, rapatrié lors de l’été 2016 après une saison à Al-Arabi puis Charlton, a montré quelques limites. Il s’agit d’une sortie sous forme d’accusatoire, même s’il s’en défend : « Je ne veux dénoncer personne, mais dire où j’en suis. Au téléphone, dans la rue, tous les jours, on m’interroge : ‘Est-ce que tu es encore à l’OM ? Est-ce que tu as arrêté ta carrière ? Pourquoi on ne te fait pas jouer ?' », a-t-il lancé à un Mathieu Grégoire toujours content de trouver un dossier embarrassant pour le club.

Il considère avoir fait de gros efforts pour revenir : « Je fais une croix sur trois mois de salaire au Qatar (Al-Arabi), je prends des risques, sur plein de points, et d’abord celui de me griller. J’avais quitté Marseille avec les honneurs en 2015 (Il était parti au terme de son contrat, NDLR). […] Je n’ai pas regardé mon image, c’était un gros challenge. On l’a relevé, et pas trop mal. » Il se rappelle que Rudi Garcia voulait qu’il reste, en juin : « À plusieurs coéquipiers, on dit : « Trouve-toi un club, on ne compte pas sur toi, la saison prochaine on va faire une équipe comme-ci, comme ça. » Moi, le coach me dit : « On serait heureux que tu restes, on va sûrement recruter deux joueurs derrière, mais avec toutes les compétitions… On sait l’apport que tu as pour l’équipe, pour le groupe. » Les mots sont alors clairs : « On serait heureux de te compter parmi nous. » J’ai bien été prévenu de la venue de plusieurs joueurs. Je vais moins jouer, j’accepte cette situation. »

Il poursuit : « Il veut mettre en avant les jeunes. Alors qu’à la base il ne calculait pas plus Doria qu’un autre, au contraire, j’entendais plutôt parler d’un départ de Matheus. Quelques jours avant la fin du mercato, Doria vient me voir, triste, me confie : « Le coach ne veut pas me garder, il m’a dit de chercher un club. » Il lui reste trois jours… Et surtout, il y a un double discours. C’est ça que je n’ai pas supporté. Coach, tu te paies ma tête depuis X temps, tu me racontes des salades ? Je le ressentais. Avec l’histoire de Doria, j’en ai la certitude. » Finalement, Fanni s’explique avec le coach le 27 août (le début de la fin) : « J’ai eu des propositions ailleurs, je n’ai pas approfondi, je pensais faire partie du projet. J’aurais préféré qu’il me dise simplement : « On ne compte plus sur toi. » Il m’a gardé sous le coude. Il y a des résultats aujourd’hui, je n’ai aucun intérêt à le critiquer. »

À 36 ans, le défenseur se pense toujours à son meilleur niveau : « En vitesse, en explosivité, sur la condition physique, j’ai toujours des statistiques de jeune, je choque les autres. En italien, les deux Paolo du staff m’appellent « l’anomalie de la nature ». Cela ne me sert pas à grand-chose. Il y a eu des contre-performances, des blessures, des absences, des suspensions, il y a eu 1 000 situations sur lesquelles j’aurais pu réapparaître dans le groupe, mais je n’existe pas. » Il a vraisemblablement oublié quelques-unes des prestations catastrophiques de la saison passée.

Et de conclure : « En octobre, le directeur sportif et le président viennent me voir. Ils me tiennent un discours : « Que s’est-il passé avec l’entraîneur lors de votre échange ? » Eyraud me parle d’une solution à l’amiable, des juristes suivent le dossier et échangent des recommandés avec mon avocat bruxellois, Laurent Denis. Ils ont des sous-entendus, je réponds : « Attendez, vous avez jeté de l’argent par les fenêtres, et vous voulez faire des économies sur moi aujourd’hui, alors que j’ai été pro de A à Z ? » Il est sûrement temps de partir, de la meilleure des façons. »

Une interview qui permet aussi de mieux connaître Rod Fanni.

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