« Un impact supérieur ? Quelqu’un comme Adil Rami a apporté cette dimension-là, il est tonique et rugueux dans les contacts, ça donne le ton à une défense et ça déteint sur ses partenaires. De plus, la charnière est mieux protégée depuis que Rudi Garcia a installé devant elle la doublette Anguissa-Luiz Gustavo. Les deux se répartissent parfaitement les zones à couvrir. Avant, quand ils étaient à trois, les deux relayeurs ne se coordonnaient pas très bien avec les milieux excentrés et les latéraux. Ils étaient à contretemps, peut-être aussi parce que Lopez et Sanson sont avant tout performants et concentrés sur l’utilisation du ballon, moins sur la récupération. Le joueur placé en six devait écoper pour tout le monde. Autre point qui a évolué : avant, ils étaient très fragiles à gauche avec la paire Évra-Payet. Avec Jordan Amavi, ça fonctionne mieux, et Rudi Garcia a eu l’intelligence de recentrer Dimitri Payet et de laisser le côté à un Lucas Ocampos qui, défensivement, se bat beaucoup plus. Et comme à droite Thauvin fait le travail et que Sakai est en progrès, l’ensemble tient vraiment la route », a analysé l’ancien milieu de terrain olympien.
Il pense que les Olympiens ne doivent pas changer leur jeu face aux Parisiens : « La difficulté, c’est que les attaquants parisiens permutent beaucoup, dans l’axe, entre les lignes, et ça peut désorganiser une arrière-garde. C’est pour cela qu’il faut vraiment défendre l’espace dévolu à chacun des joueurs, et surtout ne pas céder à la tentation d’une prise en individuelle de l’adversaire. Donc, garder intacte sa structure au maximum, ne pas avoir la tentation de suivre Neymar quand il se recentre, etc. C’est là où l’intelligence d’un Luiz Gustavo va s’avérer essentielle. » Quant à Dimitri Payet, il aura également un rôle important : « Il va être dans la zone de Thiago Motta, normalement. Il va devoir le gêner au maximum. En est-il capable sur quatre-vingt-dix minutes ? Sans être en même temps trop loin de Luiz Gustavo et Anguissa car, avec Rabiot et Verratti, rejoints par Neymar et Mbappé qui se recentrent, Paris se retrouve avec quatre joueurs dans l’axe et ça peut être très compliqué à gérer pour le seul duo défensif du milieu. »
Il pense enfin que les Marseillais doivent attaquer : « Il faudra exploiter cette propension des Parisiens à rentrer souvent à l’intérieur en se projetant dans les couloirs qui seront forcément un peu libérés, pour les obliger à repartir de plus bas et de façon plus excentrée. Cela nécessite de rester structuré. Car si l’OM se désorganise et ne peut plus ressortir les ballons sur les côtés, Paris va faire ce qu’il aime : récupérer les deuxièmes ballons très haut et multiplier les temps de jeu jusqu’à trouver la faille. Il faudra réussir le match parfait des deux côtés du terrain. »
La défaite de la saison passée, conjuguée aux différentes claques prises face à Monaco, constitue un traumatisme. Rudi Garcia, qui a bénéficié de gros moyens pour renforcer son groupe à sa guise, cet été, va désormais devoir montrer qu’il sait gérer les gros rendez-vous.