Boli se remémore les moments chauds du Clasico

Basile Boli s’est longuement confié au sujet des duels entre l’OM et le PSG, dans les colonnes de France Football. Les Olympiens jouaient les Parisiens avec une détermination très supérieure à celle affichée, ces dernières saisons.

Basile Boli

En 1992-1993, lors du match aller au Parc des Princes, Arthur Jorge avait fait ses fameuses déclarations (« On va leur marcher dessus », Ndlr) : « Nanard nous avait dit qu’ils voulaient “nous plier en deux. Et, comme vous êtes des poules mouillées, vous allez vous laisser faire…” Il savait que ce n’était pas la peine de dire à un Di Meco qu’il avait peur ! Im-po-ssi-ble. On leur a marché dessus, bien comme il fallait ! » s’est souvenu le défenseur. Les Phocéens réservaient un accueil très musclé à leurs rivaux, au stade Vélodrome : « Quand l’arbitre sifflait, tu les laissais sortir en premier du tunnel. Nous, on arrivait au tout dernier moment. (…) Mieux que ça. Mozer avait des crampons coniques, portugais. Cela faisait très, très mal et ce n’était pas réglementaire en France. On sortait tous en groupe très vite, très tard, pour ne pas que l’arbitre les vérifie ! Il en regardait quatre ou cinq, mais pendant ce temps-là, le juge de touche disait : “On y va, on y va”, et Mozer n’était donc pas contrôlé. C’est vrai aussi que laisser marner les Parisiens sur la pelouse le plus longtemps possible, puis voir arriver Germain, Mozer, Boli pendant que le Vélodrome faisait du boucan, ça pouvait faire peur… »

Le buteur de Munich se rappelle qu’il y avait de l’adversité : « Le PSG avait quand même trois ou quatre joueurs qui “en avaient”, comme Ricardo, sorte de Mozer bis. Quand je le prenais au marquage, qu’on se chauffait sur des coups de pied arrêtés adverses, les »papillons » ne s’en mêlaient pas. (…) Les « papillons » ? Alain Roche et les autres défenseurs du PSG… Bernard Lama aussi était un taulier. Les circonstances dans lesquelles il vivait les matchs n’étaient pas faciles pour lui. À Marseille, il avait même droit à une chanson qui lui était dédiée. » Il s’était notamment attrapé avec le Brésilien lors du match du 29 mai 1993 : « Ricardo me ceinture, je me dégage en lui filant un coup de coude. Échauffourée ! Lama vient, tout le monde vient. Ç’a été ça, le déclic qui a donné le ton au match. Après, tu as Roche qui attrape Abedi par-derrière ; ça commence à partir de partout. On se dit qu’à ce jeu-là, on est meilleurs qu’eux. Et puis, il y a cette action avec Durand. La balle arrive, je me dis : “Je vais sauter, si j’ai le ballon, ça va, si je ne l’ai pas je m’en bats les c…” Le mec m’évite à un dixième de seconde, Alen (Boksic) m’évite aussi quand il voit que j’arrive, je rentre, je vois partir le ballon mais je ne le vois pas aller au bout. C’est quand je tombe que j’entends le stade et que je me rends compte. Ça fait partie des buts dont je suis le plus fier. »

1993-1994, Jocelyn Angloma s’était fait expulser au Parc des Prince : « Avec Di Meco, Deschamps, et Fabien (Barthez), on avait repris l’équipe en main. Je crois qu’“Anglo”avait dû foutre un gnon à Colleter et c’est pour ça qu’il avait été expulsé. Il n’était pourtant pas un joueur violent. Il a commencé à mettre des coups quand il est arrivé à l’OM ; il s’est mis au diapason.(Rire.) C’était très drôle. Carlos me disait toujours au sujet d’Angloma : “Attends, c’est qui ce défenseur qui ne prend pas de carton jaune ? ”Avec nous, Angloma commençait à être méchant à sa manière. » Et les Parisiens s’inquiétaient : « S’il y avait des contrats sur leur tête ? C’était complètement faux. Une fois, avec “Joss” (Angloma), on était allés tâter la pelouse. Ginola est venu et nous a dit : “Il paraît qu’il y a un contrat sur moi ?” Je lui ai répondu : “Eh bien, tu vois, tu viens juste de le signer.” »

Aux nouveaux Olympiens de montrer qu’ils ont le tempérament nécessaire pour porter ce maillot.

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