Bonnart : « Gerets ? C’est un regret de l’avoir vu partir »

Lors de l’émission Le Vestiaire, sur SFR Sport, Laurent Bonnart s’est remémoré l’arrivée d’Éric Gerets à l’OM. L’ancien latéral paraît avoir beaucoup d’estime pour l’entraîneur belge.

Eric Gerets

« Albert Emon est quelqu’un d’adorable, qui donne confiance. Je ne l’ai côtoyé que trois mois (saison 2007-2008, Ndlr), malheureusement. Ce vestiaire avait peut-être besoin d’avoir un cadre plus restreint, s’est-il souvenu. Certains joueurs se laissaient un petit peu aller, dans le fonctionnement et le travail, qui fait qu’on a eu un mois et demi compliqué. Août, septembre, on était dix-neuvièmes. Pas de bons résultats, pas de jus dans les jambes, des joueurs qui s’enfermaient dans des bulles par rapport à leurs qualités. Ils ne visaient pas plus haut que ça. Ils ont fait le changement avec Éric Gerets, qui a été direct, qui a mis les pieds dans le plat. Il a tout de suite dit dans le vestiaire : « On m’a dit qu’il y avait une star dans le vestiaire, j’en vois pas. La star, c’est l’équipe. » Il a fait des choix tout de suite, en mettant Valbuena, à Liverpool, Niang en pointe, … Beaucoup de choix forts et il a amené quelque chose. C’est vraiment un patron de vestiaire. Autant il y a des coachs qui sont très forts tactiquement. À ce niveau-là, ce n’était pas ça. Ce qui nous fallait c’était un patron, un guide, et on l’a suivi. Tout le monde a répondu présent, et c’est rare. Il a réussi à maintenir le groupe sous pression, toute l’année. Tout le monde était important. Il avait de l’humour, il était vraiment apprécié de tout le monde, et c’est un regret de l’avoir vu partir. »

Le Lion de Rekem a séduit par son côté très proche de ses joueurs : « Son côté humain ? Oui, il y a un bonhomme derrière chaque joueur. Il avait par exemple un truc avec Taye Taiwo. On disait que c’était son chouchou, mais il ne le faisait pas jouer en début de saison. Il faisait beaucoup d’erreurs, Taye, de placement. Il n’avait pas dû avoir la bonne formation, parce qu’il avait un talent fou : il allait vite, il était puissant, il avait une frappe de dingue. Il avait des qualités, il était monstrueux. Il pouvait faire une mi-temps catastrophique, se faire bouffer un ballon de la tête par un joueur d’1m70. Gerets l’incendiait, pendant 10 minutes, il ne s’occupait même pas de nous. Il l’avait tué, mais vraiment par amour, pour lui dire : « Tu vaux cent fois mieux ! » En deuxième mi-temps, il était exceptionnel. Il n’avait qu’une seule envie, c’était le faire progresser, le faire grandir. Et les six mois de l’année, derrière, c’était un joueur exceptionnel. C’était l’un des meilleurs latéraux de France, sans problème. Gerets a amené une patte amicale, mais il y avait une barrière. On savait que c’était l’entraîneur, c’était pas un copain. (…) L’importance de la tête, c’est énorme. Il a amené de l’exigence envers soi-même. Il a aussi travaillé sur des phases de jeu avec la vidéo. C’était des petits trucs, parfois répétitifs, il savait où mettre le doigt. Mais mentalement, c’était énorme. C’était un vrai manager. »

Pour rappel, Laurent Bonnart a porté le maillot de l’OM à 138 reprises, de 2007 à 2010.

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