« La Chambre Régionale des Comptes a préconisé de fixer le loyer payé par l’OM à hauteur de 8 millions d’euros en y ajoutant un système optimisé d’intéressement. Or, aujourd’hui, le compte n’y est pas puisque l’OM verse un loyer à hauteur de 4 millions d’euros par an », a-t-il rappelé. Il a aussi accusé la mairie d’avoir manqué le coche, il y a quelques mois : « Jean-Claude Gaudin affirme publiquement que la municipalité va renégocier le loyer du stade Vélodrome payé par l’OM. Sauf que dans les faits, rien ne semble bouger ! (…) Pourtant, il avait une occasion idéale de renégocier le loyer du Vélodrome lors du rachat de l’OM par Frank McCourt ! Mais, visiblement, la municipalité n’a pas profité de cette fenêtre de tir idéale pour défendre ses intérêts. Le Maire de Marseille a préféré s’afficher sur la photo de la transaction plutôt que de renégocier le loyer du stade Vélodrome. »
Il peine désormais à croire que Jacques-Henri Eyraud accepte une telle augmentation de loyer : « Je pense qu’il sera aujourd’hui très difficile d’imposer un loyer à hauteur de 8 millions d’euros à l’OM. Étant donné les termes des accords existant avec Arema et avec l’OM, je ne vois pas quels sont les moyens dont dispose la municipalité pour imposer un tel loyer à l’Olympique de Marseille. Jean-Claude Gaudin n’a aujourd’hui ni le pouvoir, ni les moyens d’imposer ses conditions financières à la direction de l’OM concernant l’exploitation du stade Vélodrome. » JHE n’est pas fou : « Aujourd’hui, la direction de l’OM refuse une revalorisation de loyer à hauteur de 8 millions d’euros. En tant que chef d’entreprise, je comprends la position adoptée par M. Eyraud. Il défend les intérêts de l’OM et c’est normal ! Le nouveau président de l’OM a d’ailleurs très vite compris certaines subtilités de l’environnement marseillais. Il sait que beaucoup d’élus ont une trouille bleue des supporters de l’OM et il n’hésite pas à laisser entendre que leur colère pourrait être vive si l’augmentation du loyer entravait les moyens du club pour acheter de nouveaux joueurs. »
Selon lui, les dirigeants olympiens pourraient tout aussi bien lancer la construction de leur propre stade, lequel leur coûterait certainement moins cher : « La direction de l’Olympique de Marseille peut brandir à tout moment l’arme de la délocalisation des matchs. Et il ne faut pas prendre cette menace à la légère ! Je pense personnellement que cette alternative est crédible. Elle est même renforcée par le profil du nouvel actionnaire ! (…) L’Olympique de Marseille pourrait tout à fait se lancer dans la construction d’un nouveau stade au sein de la métropole marseillaise. Un projet qui offrirait alors beaucoup de libertés au club. Car l’OM est aujourd’hui handicapé dans l’exploitation du Vélodrome par le partenariat public privé signé entre la municipalité et Arema. (…) On ne sortira de cette impasse que par un accord gagnant-gagnant. L’OM est le principal utilisateur du Vélodrome. Il est nécessaire d’écouter leurs exigences et leurs propositions afin d’optimiser l’exploitation d’un stade qui coûte cher à la collectivité et qui est inutilisé la plupart du temps. Les débuts de la nouvelle direction ont en tout cas montré qu’ils ont de l’imagination, y compris pour optimiser le remplissage du stade. »
Enfin, il a rappelé qu’une « commission d’enquête élargie » avait été créée : « Nous avons dans un premier temps des questions à poser sur le PPP conclu avec Arema et sur ses conditions. Et la problématique du loyer facturé à l’OM sera également abordée. (…) Il faut aussi comprendre que le partenariat public privé a été mal négocié. Initialement, Jean-Claude Gaudin avait fait voter le projet en annonçant un coût de rénovation du stade à hauteur de 140 millions d’euros (hors frais de PPP). Au final, le montant est plutôt de 320 millions d’euros. Il y a eu rapidement une explosion des coûts. Et les termes de l’accord négociés avec Arema ont rarement été en faveur de la municipalité ! »
Non, l’OM ne sera plus le dindon de la farce.