L’ancien boss estime que le PSG a pris une belle avance, mais que le retard peut être rapidement compensé : « Il suffit que l’OM réussisse bien ses deux prochains recrutements, en concentrant ses achats sur deux et pas quatre ans, pour changer la donne. » Il pense aussi que Frank McCourt et Jacques-Henri Eyraud ont le désavantage de mal connaître le milieu du foot : « Les nouveaux dirigeants ont tous réussi dans leur vie mais à part l’Espagnol (Andoni Zubizarreta, le directeur sportif), le foot ne leur est pas familier. Ils vont devoir apprendre vite. Dans l’immédiat, tout s’est bien calmé. Avec les supporters et la communauté olympienne, ça se passe bien. Après, à Marseille, on sait que ça va vite. L’OM va terminer cinquième, au pire sixième, j’en suis certain. En fait, c’est cet été que les nouveaux dirigeants vont être attendus et ne devront pas se rater. »
Selon lui, le propriétaire américain a promis une enveloppe un peu légère pour concurrencer les meilleurs d’Europe : « McCourt a annoncé vouloir investir 200 millions sur quatre ans. Avec ça, on n’est pas au niveau des meilleurs d’Europe. Soit son investissement est réalisé sur deux ans, soit il devra remettre un petit peu. Cet hiver, c’était plus un recrutement marketing pour toucher le coeur des supporters, leur prouver qu’ils étaient capables de ramener une star. » Et s’il est convaincu que Dimitri Payet va faire progresser l’équipe, il émet des doutes sur la stratégie suivie en janvier : « Quand tu n’as que lui comme international confirmé et que son acquisition représente 80 % de tes dépenses… Je ne suis pas certain que ce soit la meilleure méthode. (…) Une équipe, ce n’est pas trois stars avec des joueurs moyens à côté. Il y a quelques années, Monaco avait deux ou trois stars, Falcao, James Rodriguez et Moutinho, et des joueurs moyens. Désormais, ses stars sont moins stars mais ses autres joueurs sont bien meilleurs ou ont progressé avec Jardim. Moralité, l’équipe a pris confiance, elle est homogène, parle le même football, l’ambiance est bonne et les résultats sont là. Une équipe ne se juge pas sur les trois meilleurs mais sur les cinq moins bons. »
Pour clore son point de vue sur le recrutement, l’ancien ministre a rappelé que la plupart des pointures des années 90 étaient devenues des idoles sous le maillot olympien, et non pas avant : « À mon époque, les recrues n’étaient pas des vedettes quand elles arrivaient. Elles le devenaient en brillant avec l’OM. Prenez Abedi Pelé, Papin, Waddle, Boksic, etc.. »
Il ne s’agit pas non plus d’oublier que l’OM n’a été racheté qu’il y a quelques mois. Compte tenu d’où repart le club, ce projet nécessite d’être patient.