« Le fait que le club veuille reprendre les virages, c’est un vieux serpent de mer. Tous les présidents y ont pensé, peu ont eu le courage de s’y attaquer. En sachant que c’était malgré tout un don qui avait été fait aux supporters pour qu’il y ait une super ambiance dans le stade Vélodrome. C’était un moyen de les « canaliser », c’est-à-dire que tu sais malgré tout à qui tu as affaire quand les associations sont comme cela, bien fédérées. Il y avait un bon contact entre le club et les associations de supporters. Ca s’est souvent passé très bien : il n’y a pas eu de gros incidents au Stade Vélodrome, si tu regardes bien, par le passé », estime-t-il.
Il comprend toutefois que les dirigeants phocéens veuillent remettre la main dessus : « Le problème, c’est que c’est un manque à gagner pour le club, et un frein pour une éventuelle revente du club. Cela a toujours été, d’après ce que j’entends, un frein à ce qu’un repreneur vienne mettre de l’argent dans le club. Ce qui m’étonne, c’est que les supporters savent, depuis très longtemps, que c’est un acquis qui peut disparaître du jour au lendemain. Je pense qu’ils en sont conscients. Et quand il y a eu cette histoire de Lyon, j’ai senti tout de suite que le club s’engouffrait pour pouvoir se servir de ça pour récupérer les tribunes. J’ai trouvé bizarre que de cette fameuse première réunion sorte de suite un accord. Je pensais que les supporters s’étaient fait enfumer, car je la trouvais trop facile, l’histoire. Je vois aujourd’hui qu’il y a peut-être eu mauvaise compréhension, ou il y a peut-être eu manipulation des médias de la part du club, on ne sait pas, pour mettre les supporters devant le fait accompli. Alors que peut-être qu’aujourd’hui, quand il arrive le moment de signer, on se rend compte qu’on est en train de se faire enfumer. »
Il pense qu’il est temps d’aller de l’avant : « Je pense qu’il faut que les supporters fassent quelque chose. C’est dans l’intérêt de tout le monde de trouver un investisseur important. Mais il faut savoir que ces clubs de supporters, ils sont investis, ils font des tifos qui coûtent cher, ils font des déplacements qui coûtent cher, ils font du social dans les quartiers. Je le répète tout le temps car je le sais, je l’ai vu, j’ai travaillé en politique dans les quartiers et je sais ce qu’ils y font. Il y a peut-être moyen de trouver un compromis. »
Vincent Labrune, à l’origine des négociations, n’a jusque-là pas jugé bon de prendre la parole afin d’éclaircir la situation ou d’expliquer son absence à la table des négociations, il y a quelques semaines, laquelle a considérablement détérioré ses relations avec les chefs des associations.