Des fins de contrat injustifiables
Au même titre que la « vente » de Lucho González pour Porto, il y a quelques saisons, les départs d’André-Pierre Gignac, André Ayew, Rod Fanni et Jérémy Morel, libres, ont interpellé les observateurs. En dehors de relégations ou de faillites, il s’agit peut-être d’un fait unique dans l’histoire des clubs professionnels. On peut se demander quel club peut se permettre de s’asseoir sur, au bas mot, vingt millions d’euros d’indemnités de transfert, sous prétexte de diminuer sa masse salariale. d’autant plus quand il accuse un déficit de trente millions d’euros. Visiblement, le patron phocéen tarde à prendre conscience que se libérer d’un gros salaire ne constitue pas, en soi, une bonne opération.
Les mauvaises habitudes des dirigeants
En outre, depuis l’arrivée de Vincent Labrune à la présidence, le club a pris l’habitude d’entamer les discussions très tardivement, pour les prolongations. Sauf cas rares (on pense notamment à la colère de Jean-Michel Aulas, alors que Bafétimbi Gomis refusait d’être transféré ou de prolonger, Ndlr), il est de notoriété publique que ces dernières doivent être signées ou refusées, au plus tard, deux ans avant le terme de leur engagement. Tout joueur invendu à cette échéance voit effectivement sa valeur fortement diminuer sur le marché. Or c’est l’inverse à l’OM : à titre d’exemple, la Provence révélait mercredi que les dirigeants marseillais n’étaient pas prêts à entamer des négociations avec Dimitri Payet, alors que le contrat du milieu offensif prenait fin en 2017.
Quel rôle tient Margarita Louis-Dreyfus ?
En cette fin de mois de juin, il est difficile de défendre le bilan de Vincent Labrune, même avec la meilleure volonté du monde. Oui, on a pris du plaisir la saison dernière, mais à quel prix ? Pour autant, on oublie trop souvent que le président reçoit les consignes de Margarita Louis-Dreyfus, laquelle n’a apparemment pas l’intention d’investir pour assurer des ambitions au club marseillais. Cette intersaison révèle, plus encore que les précédentes, le recul pris par la propriétaire. Car si l’équipe paraissait déjà très limitée la saison dernière, l’effectif actuel semble avoir peu de chances de parvenir à truster l’une des cinq premières places. Il est également très difficile d’appréhender un mercato aussi mouvementé. Malgré toute son expérience, Marcelo Bielsa n’est pas un magicien.
On s’interroge sérieusement, à quoi bon garder un club si on n’a pas la passion ? MLD serait certainement bien inspirée de clarifier sa position et d’annoncer son intention de vendre l’OM. La rupture est en tout cas consommée entre les dirigeants et les supporters phocéens, et l’on peut penser que Vincent Labrune devra se montrer très solide pour rester en fonction quelques mois supplémentaires. Il y a un air de déjà vu, espérons surtout que certains des scénarios du début des années 2000 ne se répéteront pas.