Si Jean-Michel Aulas s’est montré plus optimiste que ses confrères en estimant que le gouvernement trouverait une solution, Vincent Labrune et les autres présidents de club sont montés au créneau hier pour vilipender la taxe de 75% sur les salaires supérieurs à 1 million d’euros envisagée par François Hollande et Jean-Marc Ayrault. Pour le président de l’OM, ce système est « un non-sens et une aberration totale« .
« Même si un club de foot comme l’OM a une caisse de résonance médiatique plus grande qu’une entreprise du CAC 40, nous restons une grosse PME de province. Nous n’avons pas les moyens de payer cette taxe. (…) Faire payer les clubs n’est pas viable, le football français va être étranglé. La suppression du droit à l’image collectif (DIC) il y a trois ans a coûté 100 millions d’euros au foot français. Le coût de cette mesure est estimé à 150 ME. Pas un seul secteur ne peut survivre à cela. » Selon Le Figaro, entre 100 et 110 joueurs seraient concernés par le dispositif, essentiellement dans 4 clubs, l’OM, le LOSC, l’OL et le PSG, sachant que ce dernier a assez d’argent pour assumer cette nouvelle charge. Les 3 autres seront obligés de vendre leurs meilleurs joueurs selon certaines économistes.
Déjà en réelle difficulté financière après la suppression du DIC, les clubs n’ont en effet pas la surface financière suffisante des grands groupes du CAC40. Cette loi ne leur était d’ailleurs pas destinée mais c’est pourtant eux qui pourraient en payer le prix le plus fort. Et pendant ce temps, le ministère du budget, chargé notamment de collecter l’impôt, fait de l’évasion fiscale. Magnifique.
Les réactions des autres présidents de club
« On tape sur le foot, c’est facile et démagogique. »
Jean-Louis Triaud, président des Girondins de Bordeaux
« Le football ne peut évidemment pas se le permettre. »
Jean-Michel Aulas, président de l’Olympique Lyonnais
« C’est comme si on armait un pistolet et qu’on le pointait en direction du football. »
Bernard Caïazzo, co-président de l’AS Saint-Etienne
« Le cercle vicieux est engagé. Les bons footballeurs partiront à l’étranger, les stades vont se vider et les diffuseurs télé arrêteront de surpayer un spectacle qui ne vaudra plus grand-chose. »
Michel Seydoux, président du LOSC
« On étrangle les clubs ! Après avoir essayé de s’en prendre aux joueurs, on s’en prend à présent aux PME que sont les clubs professionnels. »
Frédéric Thiriez, président de la LFP
