Le procès des transferts suspects de l’Olympique de Marseille entre 1997 et 1999 a débuté ce lundi matin à Marseille avec deux incidents de séances ayant laissé planer le spectre d’un départ de l’actionnaire principal du club Robert Louis-Dreyfus, arrivé écharpe du club au cou.
Le tout a commencé par un rappel des faits de gestion assez particuliers sous RLD.
Après que Jean-François Larios, agent de joueurs, eut quitté les débats dès l’appel des prévenus, affirmant qu’il n’avait jamais reçu notification de sa mise en examen, la défense de Louis-Dreyfus s’est interrogée elle aussi sur son maintien à l’audience.
« Pour ne pas donner le sentiment qu’il fuirait l’audience, il a décidé de rester », a conclu la défense de RLD.
« RLD » a commencé à s’expliquer sur son investissement dans ce club depuis sa reprise en 1997.
De janvier 1997 à mars 2003, 135 millions d’euros de ses fonds personnels ont alimenté les caisses du club. Evoquant l’investissement « de 100 millions de francs dans la Commanderie, l’un des centres d’entraînement les plus modernes d’Europe », il a voulu montrer son engagement « dans la pérennité du club (…), l’un des seuls Français n’ayant aucune dette ». Et si les sommes englouties dans les transferts de joueurs atteignaient des sommets, c’était « pour essayer de décrocher une qualification en Ligue des champions ».
Bref, « RLD » a collé à sa ligne de défense qui n’imagine pas comment celui qui a tant dépensé pour l’OM peut se voler lui-même.
Autre argument-clé avancé dans la gestion des transferts, pour lesquels 28 millions d’euros sont soupçonnés d’avoir circulé frauduleusement: « je discutais l’enveloppe, mais je n’intervenais que très rarement après », a dit « RLD ».
Une explication balayée par l’ancien président délégué Jean-Michel Roussier: « Il y avait discussion systématiquement sur les modalités, entre Robert Louis-Dreyfus et Jean-René Angeloglou (expert-comptable) ».
L’idée d’un manque de transparence dans la gestion du club a filtré quand Roussier a mis sur le compte « des mystères de l’OM » le paiement d’une facture de 1,5 million de francs à la société Fidustar, dans le cadre du transfert du gardien de Monaco Stéphane Porato en 1998, alors qu’il s’y était opposé.
Manque de clarté, enfin, sur les conditions d’embauche de Courbis. Sous le coup d’un redressement fiscal de 9 millions de francs à son arrivée en 97, il a expliqué comment il s’était « mis d’accord » avec RLD sur un salaire de 5 millions de francs.
« Mais finalement, je ne devais en recevoir que 2,5 et on a donc essayé de trouver une solution », que l’accusation estime être celle des commissions occultes sur les transferts.
Et ce n’est que le début …