Il y a environ trois semaines, après OM – Bordeaux, les dirigeants olympiens et Sabri Lamouchi trouvaient un accord afin de rompre à l’amiable le contrat du joueur. La nouvelle paraissait surprenante car tout allait bien à l’OM : les résultats étaient là et le groupe vivait sainement. On n’a jamais vraiment su les raisons de ce départ en pleine saison. Aujourd’hui dans le bi-hebdomadaire France Football, le milieu de terrain d’Al-Rayyan et le président Pape Diouf donnent chacun leur version de l’histoire.
Tout d’abord, Lamouchi réfute le fait qu’il soit un mercenaire. Il pouvait en effet signer au Qatar, il y a 2 ans mais, il a préféré signer à l’OM, revoyant ainsi ses prétentions salariales à la baisse. Il y avait de l’eau dans le gaz depuis le stage de préparation à Aix-les-Bains. En effet, l’entraîneur Albert Emon n’aurait pas apprécié ses remarques à l’encontre du préparateur physique. Il n’a pas manqué de lui faire savoir, et ce, devant tout le reste du groupe. Par conséquent, étant donné cette situation, on peut se demander pourquoi le joueur a prolongé son contrat d’une saison supplémentaire. Il répond qu’en jouant plus de 25 matchs la saison dernière, une clause de son contrat était activée. Celle-ci lui permettait d’avoir droit à une seconde saison sous le maillot olympien.
Il ajoute aussi qu’il pensait qu’on lui avait donné plus de responsabilités, étant donné que les dirigeants olympiens lui ont proposé une reconversion, et même selon lui, la possibilité de devenir entraîneur dès le début de la saison.
Enfin, un conflit de personne est aussi à l’origine de ce départ. Selon Lamouchi, le président Pape Diouf ne l’a jamais apprécié. Il lui reprocherait de ne pas l’avoir laissé géré sa carrière, il y a 10 ans. En effet, Diouf, encore agent de joueur, lui avait proposé d’être son agent. Lamouchi avait refusé car il n’avait pas d’argent à l’époque.
Le président olympien Pape Diouf a une autre vision de ce dossier. En ce qui concerne le conflit lors du stage de préparation, il affirme que le joueur pensait être le relais d’Emon « d’une manière encore plus prononcée », comme il avait été celui de Fernandez. Mais, apparemment, l’entraîneur olympien l’a remis à sa place, ce qui aurait vexé Lamouchi. Il ajoute aussi que le joueur n’avait pas supporté le fait qu’il ne soit pas désigné capitaine. On rappellera qu’Habib Beye avait été désigné comme le capitaine de l’équipe première en début de saison.
De plus, selon Diouf, le milieu de terrain aurait un peu exagéré en évoquant le poste d’entraîneur proposé par la direction. Le directeur sportif José Anigo lui avait proposé un poste de responsable au centre de formation de l’OM. Mais, il n’a jamais été question d’un poste d’entraîneur. Aussi, le joueur était consulté pour les choix de joueurs et de l’entraîneur mais il n’était pas associé aux choix définitifs.
Enfin, sur le fait de ne pas apprécier le joueur à cause d’un contentieux vieux de 10 ans, le président olympien répond qu’il n’a pas été choisi comme agent, car Lamouchi estimait qu’il n’était pas assez voyou pour traiter avec Guy Roux, alors l’entraîneur d’Auxerre.
Par conséquent, la séparation des deux parties était inéluctable. A l’OM, son départ est considéré comme une bonne chose et le président olympien avoue même être ravi de ne pas l’avoir retenu. Du côté de Lamouchi, il est heureux au Qatar, dans son club d’Al-Rayyan. Néanmoins, il semble difficile de savoir qui croire dans cette affaire. Il se peut qu’on ne sache jamais la vérité…