Dans un long entretien publié par L’Equipe, Djibril Cissé dresse un bilan de son aventure marseillaise, dont il ne sait pas lui-même si elle se prolongera la saison prochaine.
L’arlésien reconnaît pour la première fois que le doute s’est installé suite à son manque d’efficacité : » Peut-être que, inconsciemment, je doute plus qu’il n’y paraît. J’ai l’impression que je joue encore à l’instinct mais peut-être pas […] « . Pour lui, les explications sont multiples et davantage d’ordres physiques que psychologiques : » J’ai eu six mois d’arrêt, il faut à peu près le même temps, voire un peu plus pour retrouver son niveau. Je ne suis pas Superman, je ne peux pas retrouver mon niveau en trois mois. Il faut s’y résoudre, c’est pareil pour tout le monde. »
Le n°9 marseillais, s’il avoue que les automatismes étaient forcement plus probants avec ses coéquipiers d’Auxerre, ne se cache pas derrière cet argument ou sur le fait qu’il ne reçoit pas de bons ballons : » On me pose souvent la question, c’est vrai : tes coéquipiers ne te trouvent-ils pas ou est-ce que c’est toi qui ne fais pas les bons appels ? Mais moi, je constate que les ballons arrivent, que j’ai des occasions et que je ne les mets pas au fond. »
Il réfute aussi l’argument selon lequel il ne serait pas concentré pleinement sur son activité professionnelle première : » C’est vrai qu’en France, les gens n’acceptent pas trop qu’on fasse autre chose que du football. Ils se régalent d’utiliser ça contre toi. Mais quand j’accepte de faire quelque chose, je l’assume […] Ce n’est pas une apparition dans Taxi 4 qui ne me fait pas marquer. Il faut arrêter de dire n’importe quoi, aussi. »
Le thème du décalage culturel entre ce qu’il vit à Marseille et l’Angleterre l’interroge : » Là-bas, les supporters sont tellement différents… Ils vous encouragent encore davantage quand ça ne va pas. « . Pour autant, il ne met pas tout le monde dans le même sac mais ne cache pas que son envie de continuer à l’OM dépend d’abord des dirigeants : » Faut que les trois parties se réunissent, Liverpool, l’OM et moi. Rien n’est prévu de cet ordre, donc il n’y a pas de question à se poser, il y a une date, le 15 mai, pour lever l’option d’achat (12 millions d’euros) mais pas encore de discussion à ce sujet » et surtout des supporters : » C’est sûr que se faire siffler à tous les matches, ce n’est pas trop ce que j’attends et ce que j’ai envie de vivre sur la durée. Mais si ça s’arrange, pourquoi pas ? »
A bon entendeur…