Albert Emon se confie

Dans un entretien accordé au Journal Du Dimanche, Albert Emon s’est longuement confié sur sa saison à la tête de l’OM. On y sent un Albert Emon passionné à l’extrême par le football, évoquant avec lucidité sa situation et n’ayant en tête qu’une seule volonté, atteindre les objectifs fixés, à savoir la Ligue des Champions […]

Dans un entretien accordé au Journal Du Dimanche, Albert Emon s’est longuement confié sur sa saison à la tête de l’OM. On y sent un Albert Emon passionné à l’extrême par le football, évoquant avec lucidité sa situation et n’ayant en tête qu’une seule volonté, atteindre les objectifs fixés, à savoir la Ligue des Champions et la Coupe de France.

Sa situation personnelle
Ce n’est que du bonheur, même si entraîner est un métier très difficile. C’est onze mois focalisés sur le foot. C’est simple, je ne pense qu’à ça. Même la nuit. Quand je déjeune avec des gens et qu’ils me parlent d’autre chose, je n’arrive pas à entrer dans la conversation. Je mange parce qu’il faut manger, mais je suis dans mes pensées. Je ne décroche jamais. Ça va tellement vite qu’on n’arrive pas à prendre du recul sur le plaisir, ou sur l’angoisse. On ne voit pas le temps passer. A peine une saison terminée, il faut penser à la suite parce que c’est un métier précaire et qu’on ne sait jamais où l’on sera l’année d’après. J’essaye juste d’être assez droit et carré pour pouvoir me regarder dans une glace. On dit que je suis un affectif. Mais je ne suis pas là pour dire:  » Tu es le plus grand, le plus beau, le plus fort.  » Je n’y arrive pas. Il n’y a que le jeu qui mérite des compliments. On n’arrive pas à prendre du recul sur le plaisir, ou sur l’angoisse. On ne voit pas le temps passer. A peine une saison terminée, il faut penser à la suite parce que c’est un métier précaire et qu’on ne sait jamais où l’on sera l’année d’après. J’ai bien sûr envie de continuer. Au moins une année.

Les doutes à son égard
Il n’y a pas eu une phrase, un regard, un geste de José Anigo ou de Pape Diouf qui auraient pu me mettre cette idée dans la tête. Jamais je ne me suis senti menacé. J’ai eu des réunions tard le soir après des défaites, mais je n’y suis jamais allé en me disant :  » C’est fini.  » Peut-être parce que je suis un rêveur. Mais même dans les moments où j’avais un peu la tête sous l’eau
comme après Toulouse (0-3) et Lens (0-1), José et Pape ont réussi à me remonter le moral. […] On parle de l’importance du charisme pour un entraîneur: je ne sais pas si j’en ai. De facilités d’expression devant les médias : je ne sais pas si je passe bien. Ce n’est pas ce que je recherche. Moi, je suis heureux quand un joueur vient me dire:  » Cette année, je me suis régalé et j’ai progressé.  » C’est le plus beau cadeau qu’on puisse me faire. Le pire, ce serait qu’on se fasse chier avec moi.

Le jeu, les joueurs
On a des hauts et des bas, comme toutes les équipes derrière Lyon. Il y a beaucoup de qualité individuelle, mais on manque de régularité dans le jeu. Ribéry et Samir (Nasri), qui est de plus en plus fort, ont été à la recherche de leur forme à certains moments. J’ai ma vie, ils ont la leur. Je dois dire que j’ai beaucoup de mal avec le casque sur les oreilles. Mais quand j’ai 21 joueurs qui le font, je ne peux rien faire. Je rêve parfois que tous leurs appareils tombent en panne en même temps. Qu’ils redeviennent communicatifs, qu’ils jouent aux cartes. Je ne comprends pas ce besoin de se mettre dans son monde.

Djibril Cissé
C’est difficile de mettre Cissé sur le banc mais il fallait prendre la décision. Sportivement, ça s’imposait. C’est Djibril Cissé, mais il fallait peut-être le ralentir, le mettre en situation de compétition à l’entraînement, lui redonner confiance. Pour l’option d’achat, on a encore un mois…

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