Dans une interview accordée au 10sport, Aimé Jacquet est revenu dans les grandes largeurs sur la gestion de l’Equipe de France par Raymond Domenech. Une gestion largement décriée tant les Bleus peinent à montrer quoi que ce soit. Dans ce flot incessant de critiques, Aimé Jacquet ne fera guère plus de vagues qu’il n’y en a déjà. Néanmoins, interrogé sur le sujet, il nous donne son avis sur Hatem Ben Arfa et sur une potentielle sélection pour la Coupe du Monde.
« C’est un garçon doué comme pouvait l’être Nicolas Anelka ou Thierry Henry, quand ils étaient à Clairefontaine. Je ne suis pas surpris de son niveau actuel et même plutôt heureux pour lui. Même si, pour moi, il n’est pas complètement libéré. Il a fallu qu’il s’acclimate à l’OM et ce n’est jamais évident d’assumer et de concrétiser tous les espoirs placés en vous. Surtout pour un jeune joueur dont on attend autant. C’est difficile d’être en confiance et d’ avoir de la sérénité. Il faut que ses partenaires et son coach croient en lui et insistent régulièrement sur les choses qu’il peut améliorer. Il faut aussi qu’ils acceptent ses réussites comme ses échecs dans ses tentatives. Un joueur comme ça a forcément du déchet technique. Il manque encore de régularité et d’expérience. Il a aussi tout intérêt à évoluer à d’autres postes pour le responsabiliser, lui permettre d’avoir un éclairage tactique et technique plus important, de mieux comprendre la construction du jeu. Je le verrai bien évoluer en neuf et demi, derrière l’attaquant de pointe, où sa technicité pourrait pleinement s’exprimer, comme ce que j’avais fait avec Youri Djorkaeff. »
Pour autant, Jacquet pense que « l’emmener à la Coupe du Monde serait une erreur. On ne peut pas faire entrer des joueurs dans une équipe qui cherche encore son expression collective, qui n’a pas d’idée directrice de jeu. Ce serait le fusiller, le broyer. C’est très difficile de s’en remettre et ça peut ruiner une carrière internationale. » On ne peut qu’aller dans ce sens au regard de ce qu’a vécu Steve Mandanda. Néanmoins une telle expérience peut forger un caractère et si Ben Arfa s’en relevait, rien ne saurait ensuite l’arrêter.
Un début de réponse à ces questions le 2 mai avec une liste… mais sera-t-elle définitive ou élargie ? Domenech hésite encore.