Justice : mais où en est le cas Brandao ?

Alors que nous avons connu dans les moindres détails, au cours de l’été, le cheminement d’une enquête pour agression sexuelle, l’avancement d’autres procédures reste très discret. C’est notamment le cas de la poursuite dont fait l’objet l’ancien attaquant de l’OM, Brandao, accusé d’avoir violé une jeune femme de 24 ans sur une aire d’autoroute entre […]

Alors que nous avons connu dans les moindres détails, au cours de l’été, le cheminement d’une enquête pour agression sexuelle, l’avancement d’autres procédures reste très discret. C’est notamment le cas de la poursuite dont fait l’objet l’ancien attaquant de l’OM, Brandao, accusé d’avoir violé une jeune femme de 24 ans sur une aire d’autoroute entre Aix-en-Provence et Marseille.
Décidés à déterrer cette affaire, selon eux « étouffée », les journalistes du site d’information et d’investigation Rue89 ont interrogé les parties en jeu pour savoir où l’on en est…

RAS au tribunal !

Tout est allé très vite au début de l’affaire, puisque le Brésilien a été pendant deux jours en garde à vue, à l’issue de laquelle il s’est vu mis en examen assorti d’un contrôle judiciaire très souple (il a même eu le droit de quitter le territoire français). Puis plus rien, une fois le joueur parti, d’abord à Cruzeiro, on n’a plus eu de nouvelles de la police ou de la justice.
En réponse aux questions de Rue 89, le bureau du procureur du Tribunal de Grande Instance de Marseille joue le « business as usual« . « Il n’y a pas d’urgence dans le traitement de l’affaire. La juge chargée de celle-ci est partie et son remplaçant n’est pas encore arrivé. Le contrôle judiciaire est maintenu, l’instruction se poursuit mais aucune nouvelle n’est attendue avant un temps indéterminé« . Il est permis de se demander ce qu’est un contrôle judiciaire français quand le « contrôlé » est au Brésil… Sans doute cela veut-il dire que Brandao n’a pas le droit de se rendre sur la lune ? En tous cas, la justice ne semble pas faire de cette plainte une priorité !

Une plaignante très discrète… le jour

Est-ce à cause du comportement de la jeune femme qui accuse l’attaquant, plutôt inoffensif sur un terrain de foot ? Apparemment, elle aurait souhaité « la plus grande discrétion » dans le déroulement de l’affaire, après avoir porté plainte, puis l’avoir retirée, puis s’être constituée partie civile dans un troisième temps… Il semblerait qu’elle se soit de nouveau rétractée, d’après Rue89, qui la décrit comme une « habituée des nuits aixoises, très proche de la sulfureuse maire d’Aix-en-Provence« . Et ses avocats n’ont pas répondu aux questions de la presse.

Une défense invariable

Du côté de l’avocat de Brandao, Me Patricia Clusan, on explique également que tout est normal : « C’est le cours normal de la justice. Mon client a eu le droit de partir au Brésil, la juge estimant qu’il ne représentait aucun danger et qu’en tant que personne publique, il ne se dérobera pas à l’institution. Il sera jugé, mais on ne sait pas du tout quand. J’ignore s’il obtiendra un non-lieu mais il maintient sa version des faits : la relation sexuelle était totalement consentie« . On le sait, selon la plaignante, la relation n’était que partiellement consentie, le Brésilien étant allé plus loin que ce qu’elle aurait voulu. Mais personne ne sait si la justice dispose de preuves ou même d’indices corroborant une version plutôt qu’une autre. Gageons qu’elle n’a pas grand-chose, car elle aurait sans doute été plus prompte en présence d’éléments plus concluants…

Le club, très content de lui

Du côté de l’OM, la direction a changé depuis les faits, mais c’est l’avocat Régis Rebuffat, membre du conseil d’administration, qui s’exprime. Il estime que, globalement : « cette affaire a été très bien gérée par le club« . Évoque-t-il la déclaration de Jean-Claude Dassier, qui ne relevait que l’horaire de la rencontre, et non pas la nature des faits, sans doute par respect de la présomption d’innocence ? Il pense surtout au prêt, que le club a obtenu assez rapidement, et qui a permis de se débarrasser d’un joueur devenu gênant : « Le départ de Brandao au Brésil était inéluctable pour ne pas alimenter les polémiques, dans les tribunes et ailleurs. Le joueur et le club, dont les résultats sportifs n’en ont pas pâti, s’en sont ainsi bien sortis. Aujourd’hui, nous ne suivons pas ce dossier judiciaire car il s’agit de sa vie privée« . On peut discuter l’affirmation selon laquelle les résultats de la saison passée n’ont pas pâti de l’absence de Brandao, mais pas le caractère inévitable du départ du joueur…

Quoi qu’il advienne (et un classement sans suite ne serait pas surprenant au vu du tempo de l’enquête), il est à peu près certain que Brandao ne foulera plus les terrains de l’hexagone, et ne pourra plus nous éblouir de sa technique brésilienne. S’il est vrai qu’à l’OM, on manque de bagarreurs, on n’a pas besoin de joueurs qui s’embrouillent à la sortie des boîtes au milieu de la nuit.

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