L’affaire VA – OM prenait de l’ampleur. Le club phocéen, déjà largement dans le collimateur des instances européennes et… françaises, était privé de Coupe d’Europe et de toutes compétitions internationales, malgré sa victoire en C1. Obligé de se séparer de certains joueurs pour réduire les pertes occasionnées par ces sanctions (les premières d’une très longue série assez inédite dans l’histoire du football), Bernard Tapie sortait de sa manche un remplaçant quasi-inconnu du grand public qui évoluait au Servette de Genêve : Sonny Anderson. Bien lui en avait pris : avec l’aide de coéquipiers comme Rudi Voller, Dragan Stojkovic ou Rui Gil Barros et en six mois et 24 rencontres, le Brésilien inscrivait 16 buts sous les couleurs de l’OM, dont un devenu légende, face à l’AS Monaco d’Arsène Wenger, qui comptait quant-à-lui dans ses rangs des calibres tels Enzo Scifo, Jurgen klinsmann, Lilian Thuram, Youri Djorkaeff, Jean-Luc Ettori ou encore Emmanuel Petit. La Division 1 d’alors était, il est vrai, d’une autre dimension.
A quelques heures du choc entre Lyon et Marseille, au Stade Vélodrome, l’ancien attaquant a répondu aux questions de Luis Attaque. Il a ainsi révélé la possibilité qu’il avait alors eu de rester dans le club olympien, relégué en Division 2 au terme de la saison : « j’avais entamé une discussion avec Bernard Tapie pour que je puisse rester. Mais l’OM ne pouvait pas recruter, ni signer de contrat. Le club ne pouvait donc pas me garder et je suis parti à Monaco. Mais j’avais envisagé de continuer ma carrière à Marseille, vu la réussite que j’ai eue là-bas. Je voulais vraiment rester mais ça n’a pas été possible. » Quand d’autres clubs européens magouillent en toute impunité, le club olympien avait été purement exécuté, mis dans la panade financière et rétrogradé deux ans durant. La suite de l’histoire, on l’a connait. Transféré à Monaco, Anderson a fait les beaux jours du club de la Principauté puis de Lyon, après un intermède rapide au FC Barcelone. L’OM, après un dépot de bilan, a quant-à-lui été racheté par Robert Louis-Dreyfus, pour la réussite qu’on lui connait…