Viré de l’OM sous la pression de Vincent Labrune alors président du Conseil de Surveillance, Pape Diouf semble avoir gardé une rancoeur tenace envers l’actuel président de l’OM. Pour preuve ses déclarations au journal L’Equipe dans lesquelles il égratigne le dirigeant phocéen. « Il (Labrune) est à la place qu’il voulait. Ce qui m’étonne, c’est qu’il dise qu’il veut être un président à l’anglaise. Mais il faut méconnaître Marseille et l’OM pour dire ça. Etre président de l’OM sans se faire voir et entendre, c’est vraiment une gageure (sourire)… » La culture méditerranéenne et paternaliste de la cité phocéenne colle, il est vrai, assez mal avec la communication effacée de Vincent Labrune qui est totalement absent des médias et qui finalement laisse les autres aller au front. Dommage car sa gestion de crise, bien qu’elle soit dure à avaler, a un sens pour remettre en marche le club.
Diouf pointe aussi le manque de courage de Labrune quand ce dernier a lâché Dassier (qu’il avait mis en place pour succéder à Diouf) en affirmant qu’il avait creusé le déficit du club qu’on tente d’éponger depuis. « Quand il a reproché à Dassier d’avoir creusé des déficits, ce n’était pas très juste vis à vis de Dassier car ce dernier ne pouvait pas acheter un stylo sans en référer à sa sagacité. Tout a été acté par le président du conseil de surveillance qu’il a été. On ne peut pas reprocher à Dassier d’avoir dépensé inconsidérément. » Difficile de dire le contraire puisque le Conseil de Surveillance a pour objet de valider la stratégie d’une entreprise. On peut donc estimer que tous les achats de joueurs ou les ventes ont été actés par cette instance. Reste à savoir sur la question des primes …
Débarqué l’année dernière, Jean-Claude Dassier n’est pas non plus exempt de critique pour Pape Diouf même si ce dernier ne se lui colle pas tout sur le dos. « Son passage est météorique, ça ma fait sourire de le voir se retourner contre l’homme qui l’avait mis en place et dans des termes très durs. Pour le moins, il a manqué de courtoisie dans sa manière de me considérer. Ce n’est pas de ma faute si on lui parlait de moi partout où il allait. Mais avec le sourire, on dira qu’il a été une bonne mascotte pour l’OM. »
Diouf est en tout cas désormais serein et estime que son travail paye pour lui. « Ma grosse satisfaction, c’est que je ne peux pas faire un pas à Marseille sans que les supporters ne m’interpellent, ne me demandent quand je reviens. » Pas certain que ses successeurs aient effectivement les mêmes feedbacks.